« Je suis un peu fêlé. Il faut amener de la folie, du rêve… Je trouve que la culture est un peu trop remise entre les mains de gens qui sont fonctionnarisés. Moi, je suis le trublion ! C’est pour ça que je veux rester indépendant. » Alain Abril frétille sous son chapeau rond. Le fondateur de l’association Carrefour des talents a soufflé sa 70ᵉ bougie cette année mais il fourmille d’idées pour contribuer à une « politique culturelle » sur le territoire.
« Je suis un peu fêlé. Il faut amener de la folie, du rêve… Je trouve que la culture est un peu trop remise entre les mains de gens qui sont fonctionnarisés. Moi, je suis le trublion ! C’est pour ça que je veux rester indépendant. » Alain Abril frétille sous son chapeau rond. Le fondateur de l’association Carrefour des talents a soufflé sa 70ᵉ bougie cette année mais il fourmille d’idées pour contribuer à une « politique culturelle » sur le territoire.
Il se reconnaît dans le slogan « Le bonheur, c’est si Saintes » lancé par l’Agglomération de Saintes. « Il y a enfin un mouvement positif au niveau du territoire. J’ai demandé à être ambassadeur. J’ai un plan, qui reposerait sur les Mardis de Saint-Louis », pose-t-il. L’événement estival constitue sa vitrine. « Un magasin, qui donne une bonne vision de ce que je fais. » Voilà trois ans que la municipalité de Saintes lui fait confiance pour programmer cinq soirées gratuites sur le site de l’ancien hôpital. « C’est une très belle chose, cela marche super bien. On a un public familial, c’est vraiment génial. »
Fenêtres PVC
Alain Abril pense qu’il faut renouveler un public dont les tempes blanchissent. L’été dernier, trois premières parties étaient axées « jeune public ». « On avait 200 ou 300 mômes. Les parents sont restés pour le deuxième concert. Ce sont des gens que l’on ne touche pas habituellement. » En 2024, si la municipalité prolonge le bail, il aimerait passer à cinq spectacles jeunesse, financés par les mécènes de Carrefour des talents.
Le producteur privilégie désormais ce nom polyvalent à celui de « City Jazzy », auquel il est associé. « J’ai commencé il y a treize ans avec un carnet professionnel dans le jazz », rappelle-t-il. Alain Abril venait d’un autre monde, celui du bâtiment. Il a grandi en région parisienne. « Mon père travaillait à la rénovation du château de Versailles. Il savait faire plein de choses, désencoller un tableau, dorer à la feuille… » Lui commence par vendre des chaudières, avant d’intégrer une boîte qui pose des fenêtres en PVC, à 30 ans. Il prend des responsabilités, jusqu’à se lancer à son compte, en 1994, à La Rochelle.
La société monte jusqu’à 14 salariés, mais le patron doit lâcher l’affaire, trahi par sa santé. Il rebondit dans une entreprise qui lui confie l’agence de Saintes. Cela ne dure que deux ans. Alain Abril en a soupé des fenêtres, mais il a découvert une nouvelle région qui lui plaît. Lui qui jouait de la batterie en amateur le week-end depuis l’adolescence embrasse le métier de producteur, à 55 ans.
« Mon père travaillait à la rénovation du château de Versailles. Il savait faire plein de choses, désencoller un tableau, dorer à la feuille… »
« Don Quichotte »
« On a fait treize ans de City Jazzy. On a réussi, sans déconner ! Sans argent public, si ce n’est une petite aide du Département. On a survécu au Covid », s’enthousiasme-t-il. Aujourd’hui, Alain Abril défend un nouveau concept, la « tournée des salles des fêtes ». Son calcul : d’un côté, il y a des artistes qui galèrent pour tourner. De l’autre, des lieux dans le monde rural qui ne disposent pas d’une programmation culturelle. Alain Abril se propose de jouer les entremetteurs, en aidant à la programmation, la communication.
Il laisserait des associations locales endosser l’organisation en tant que telle. Parce que c’est lourd à porter, et parce qu’il faut s’appuyer sur les « réseaux » en place pour attirer les spectateurs. « On a des leviers. On peut s’appuyer sur les écoles de musique, les associations, tout ça. Aujourd’hui, chacun est dans son coin. Je voudrais former un réseau. Il y a déjà des gens qui font le boulot, des foyers ruraux où ça marche bien. On peut commencer par les salles qui ne tournent pas. »
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Alain Abril veut s’appuyer sur un documentaire de Xavier Roujas, qui avait déjà consacré un film aux Mardis de Saint-Louis, pour diffuser son credo. Il sortira en février. « Je suis peut-être un Don Quichotte qui m’attaque à des moulins », envisage-t-il. Mais il reste convaincu qu’il existe un créneau pour la culture en dehors des grandes structures, avec des acteurs plus ou moins en vue comme le Quai du blues, la Graine d’orge, l’abbaye de Fontdouce ou le festival Transe Atlantique.
Dalida chez Blanchard
Alain Abril anime une programmation à l’année dans les lieux qui veulent bien travailler avec lui. Jeudi 23 novembre, il présente « Dalida sur le divan » (complet) chez Blanchard Musique, à Saint-Georges-des-Coteaux, qui accueillera aussi le duo Fortecello et Lhomé le 14 mars. Au restaurant le Rive droite, à Saintes, il privilégie un registre humoristique, avec Stereo Type, le 16 février, et David Lafore, le 19 avril. Plein tarif : 26 euros ; adhérent : 21 euros.
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