Martinets, moineaux, faucons : avec l’envolée des températures, les oiseaux suffoquent, au point que les petits se jettent du nid. A Genève, le Centre ornithologique de réadaptation accueille et soigne les volatiles avant de les relâcher.

«Ah, les vagues de chaleur, c’est un vrai problème pour les oiseaux. Et même un très gros problème. Et puis surtout, ce n’est pas fini.» Au volant de son utilitaire vert sapin, avec son épaisse montre kaki, son gilet de ranger enfilé sur sa chemise de lin bleu ciel, et la musique de crooner jazzy qui s’échappe de l’autoradio, Patrick Jacot fait davantage penser à Indiana Jones qu’à un ornithologue. Ce lundi de fin juillet, dans son fourgon, il serpente à travers les routes genevoises. Juste au-dessus du talkie-walkie floqué aux couleurs du canton de Genève, le téléphone de permanence du Centre ornithologique de réadaptation (COR) accroché au pare-brise ne cesse de sonner. «D’ordinaire, on reçoit une quarantaine d’appels par jour. Mais ces trois dernières semaines, avec la canicule, on était autour de 95 appels quotidiens. Ça n’arrêtait pas», grommelle Patrick sous sa moustache blanche.

L’homme interrompt le fil de son récit sur les ours et les grizzlis du Québec et décroche. A l’autre bout du fil cette fois, c’est une voix de femme qui résonne dans l’habitacle. Elle décrit un oiseau en très mauvais état. Un œil attentif sur la route, Patrick Jacot lui donne les premières indications. Il lui demande de décrire la couleur et le plumage du volatile, afin d’en déterminer l’espèce. «On fonctionne beaucoup avec WhatsApp, explique-t-il en montrant une photo sur son téléphone. Cela permet d’être plus précis sur les premiers soins à apporter à l’oiseau.» En