Qu’il faisait bon flâner dans Besançon ce vendredi soir. À l’ombre de l’église Saint-Maurice, une douce mélodie, jouée au violon, a envahi le lieu, attirant dans l’instant les promeneurs curieux ou avertis de la première soirée du festival « Faites moins d’bruit », 5e du nom.
Alors que le violoniste joue et de son instrument et de l’air du temps, apparaît une meute de danseuses toutes de noir vêtues. De gestes ondulés à ceux plus saccadés, elles habillent de leurs mouvements chaque note. Puis, privées de musique, la meute hurle, se sauve à la recherche d’autres troubadours.
Musical, mais sans sono
Ce sera un batteur jazzy sous les arcades de la Grande rue, une saxophoniste langoureuse à l’ombre du kiosque Ganvelle, puis une fanfare énergique dans une cour de la rue de la Vieille-Monnaie. La foule suit, s’amuse, applaudit, en veut plus. Soudain, la meute arrive en son fief. Les spectateurs n’ont plus qu’à entrer au Scènacle où le week-end sera musical, sans sono, juste dans la plus simple expression des instruments et des voix.
Derrière ce festival de musiques débranchées, Carole Grufat et son équipe. Une trentaine de gars et filles heureux d’accueillir artistes et public, de proposer une autre vision du spectacle vivant sur scène, dans les rues.
« Plus intense »
« Sans sonorisation, la performance est plus compliquée, mais le contenu en est plus intense. Cela demande une certaine énergie pour les artistes, mais ils aiment cette sincérité de sons produits », explique Carole Grufat, présidente de Pig Net, l’association organisatrice. Une fois de plus, le choix des artistes est l’œuvre de Stéphane Rabbe, le directeur artistique et créateur du festival.
Jusqu’à ce dimanche 30 avril, la poésie et les prouesses artistiques aux sons clairs et naturels du festival auront enveloppé Besançon et Byans-sur-Doubs où le festival a semé une escale ce samedi. Les organisateurs ont choisi Estelle Meyer comme marraine, mais aussi bien d’autres amis musiciens au talent fou, chanteurs à la voix ensorceleuse. Quelle belle idée !
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