VENDREDI
> Petit traité sur les vérités aux Bambous
Ou juste à côté puisque, on l’a dit, Sylvie Espérance pour sa Cie Lépok Epik, livre sa dernière création dans et hors les murs du théâtre bénédictin, avec, ce soir et demain, extension du côté de l’ancienne gare, pour donner sa pièce inspirée par Fred Vargas, l’auteure de polars, qui propose le meilleur pour sauver le monde aujourd’hui ! Le tout servi en one woman show par Sylvie. A suivre
Ce soir 20h, et demain 18h30, Saint-Benoit
> Occident chez Luc Donat
Autre création du jour, celle de la Cie Un Peu Beaucoup Etc, de Audrey Lévy. Une pièce terrible, signée Rémi De Vos et dont le meilleur parti serait d’en rire, précise Isabelle Martinez, qui la met en scène. Pas si facile de prendre de la distance face à des scènes de ménage dans un couple qui se déchire avec violence, histoire de retrouver les miettes d’un amour dévasté et celles d’un espoir d’une vie apaisée . « Occident » ou une forme de parodie de la vie politique, en réalité, pointant les démocraties face à l’inquiétante avancée de l’extrême droite. « Ou l’aliénante capacité d’un mouvement émergent de toutes parts à laisser entrer l’ineptie et la monstruosité .. en toute impunité». Première ce soir au Tampon avec Audrey Lévy et Olivier Corista dans les rôles de « Elle » et « Lui ». A suivre…
20h Le Tampon
> Face à la mère au Grand Marché
Ultime représentation en France, et donc chez nous, de cette pièce de la Cie Tandaim pour le Centre Dramatique, le NEST de Thionville, qui tourne depuis six ans avec bonheur dans tout le pays et vient tirer sa révérence avec, sur scène, dans un voyage rock et universel, trois acteurs et trois musiciens pour donner un texte poignant. Un chant d’amour, un poème d’adieu d’un fils (c’est l’auteur, Jean-René Lemoine) à sa mère (qui en vrai a disparu tragiquement trois ans plus tôt à Haïti). Une quête de réconciliation par-delà la mort, mise en scène par Alexandra Tobelaim, qui rend un vibrant hommage à … toutes les mères. A ne pas manquer !
20h Saint-Denis
> Through the Grapevine à Stella
Voilà un spectacle précédé d’éloges proposé par le chorégraphe et circassien belge Alexander Vantournhout en binôme avec le danseur Axel Guérin, pour un corps à corps masculin qui, nous dit-on, risque d’en bluffer plus d’un ! Il est question d’une performance décalée, pour revisiter, de la danse classique, le pas de deux avec énergie, concentration et esprit, en jouant sur les différences de morphologie, et de force aussi, opposant et unissant en même temps deux personnalités dont les métiers s’appuient sur une quête permanente d’équilibre et d’harmonie. Genre« chorégraphie acrobatique » sous cet intitulé british « Through the Grapevine » qui veut dire quelque chose comme «bruits de couloir » ou « on dit ») s’adressant en premier aux jeunes classes, sous le regard empli de curiosité et sans doute aussi d’a priori ? de leurs aînés face à« un spectacle des plus rares » qui parle de gémellité, d’effet-miroir et aussi d’intimité de la part d’un chorégraphe qui s’intéresse, via les limites du corps, à dévoiler le meilleur d’une humanité contrastée, pour célébrer l’altérité, la fraternité, quelles que soient les différences…A apprécier !
20h Saint-Leu
> Flavia et Maya au TPA
Maya Kamaty poursuit son chemin de découverte musicale et célèbre ici la sortie de son nouvel EP « Sovaz » en compagnie de Flavia Coelho, la chanteuse de Rio, qui, sur le même plateau saint-gillois présentera, elle, son cinquième album studio empli du souffle de ses vagabondages dans le monde Une rencontre entre deux ladies, et deux univers unis par le métissage qui respectivement fleurent bon le Brésil et la Réunion.
Ce soir et aussi demain 20h Saint-Gilles
> Wizdom au Kabardock
il y a tout juste une décennie, son nom a fait son apparition sur les scènes péï pour conquérir sa part de public qui lui vaut depuis une fidélité incontestée pour ses talents, son énergie et sa spiritualité .L’occasion aujourd’hui d’apprécier comment le changement des années chez lui a opéré…
20h Le Port
SAMEDI
> Zaméran sous les Arbres
Retour de la Konpani Ibao aux premières loges de la dramaturgie en feuilletons qui, après Kapor et autre Zistwar péi Paranndan, a choisi de faire parler les âmes errantes du folklore réunionnais. Premier épisode Zam-Ser d’une série signée Jean-Laurent Faubourg, Sergio Grondin et Barbara Robert, pour une douzaine de duos de super-comédiens (comme ici Lolita Tergemina) coachés par Valérie Cros et Didier Ibao, qui traversent les esprits invisibles et tourmentés d’origine européenne, malgache, indienne ou comorienne. À découvrir jusqu’en 2025, à raison d’un Laprémidi Konté par mois !
16h30 Le Port
Photo Sébastien Marchal
> Pix’L chez Gramoun Lélé
Encore un anniversaire qui va se célébrer en musique ce soir dans l’amphithéatre du CRR à l’Est du pays grâce au Bisik avec l’auteur et interprète, Pix’L, étoile de la scène urbaine réunionnaise depuis dix ans qui poursuit sa carrière avec brio.
20h Saint-Benoit
DIMANCHE
> Nagaï aux Filaos
Soirée reggae sous la Rondavelle avec la chanteuse, auteure et compositrice originaire de la Réunion qui chante ses racines d’Inde et d’Afrique, proposant aujourd’hui un reggae de l’Océan Indien ou le pouvoir d’un amour à dimension universelle pour cette jeune femme qui a commencé par le maloya en jouant les choriste et percussionniste au sein de Saodaj
18h30 Saint-Leu
> DJ Click chez Tiroule
Surnommé Dj tout terrain ou Général, référence internationale en matière de métissage musical, DJ Click a produit une trentaine d’albums dans son studio et réalisé de mémorable remix avec des pointures comme Manu Chao, Watcha Clan, René Lacaille, Warsaw Village Band, Mahala Raï Banda, Dhoad Gypsies of Rajasthan, Va Fan fahre, Burhan Öçal, La Caravane Passe, High Tone, Rachid Taha etc. Il a enregistré avec Christine Salem l’an dernier, à la recherche de tempo et de spiritualité. A écouter
19h30 Saint-Leu
ZOOM INTERVIEW
Joly Forty !
JAZZ C’est à Lespas que ça se passe, ce soir: petite célébration à la façon de Luc Joly après quatre décennies à la Réunion où il a fait son nid, notamment au CRR comme enseignant et dans le coeur du public jazzy que, de ces saxophones qu’il a à la bonne, il n’en finit pas d’enchanter en formations aussi diverses que variée, toutes estampillées du sceau de la qualité. Il entreprend de souffler ses bougies à Lespas et plus d’ici un mois à Saint-Gilles car affinités avec le Jazz en l’Air du TPA. Rencontre.
Que représente pour vous la Réunion ?
Luc Joly. La plus grande partie de mon existence de musicien. J’avais donné deux ou trois concerts à Paris avant d’arriver ici où je suis resté si longtemps parce que le Conservatoire m’a recruté pour enseigner le jazz alors qu’il n’y avait pas tant de place laissée à ce genre de musique. J’ai pu enseigner en 3e cycle, une aubaine qui fait que je suis toujours là ! C’est lié aussi au fait que j’aime la vie ici, où il y a toujours moins de stress qu’à Paris
Parmi vos élèves, dans la durée, des artistes célèbres sont nés ?
L’un des premiers a été Olivier Ker Ourio ! Il y a eu aussi des Nico Beaulieu, Eric Lucilly and co. Et l’un des derniers, c’est Pierre Eden Guillebaud dont j’ai été le professeur dès ses 14 ans. Il avait, d’entrée, le meilleur niveau. A 22 ans, maintenant , il joue à Paris avec le gratin des jazzmen français ! J’ai fait le taf . Eh oui, c’est un beau métier ! ( rire)
Et comment êtes vous tombé dans le bouillon de la musique armé d’un saxophone ?
Par pur hasard. Môme je devais choisir un instrument pour apprendre la musique à l’école. J’avais pensé à l’harmonica mais il n’y avait pas de prof. On avait le choix entre trombone, contrebasse ou saxophone. Comme j’avais vu un film très chouette « New-York-New-York » où De Niro campait un saxophoniste fulgurant (il bosse toujours ses rôles à fond) je me suis décidé pour le sax. Ce qui, plus tard m’a conduit au jazz, cette musique à la fois individualiste, libre et savante que j’ai longtemps écoutée avant d’oser m’y lancer…
Le meilleur des prof, pour toi ?
François Jeanneau ! Un maestro ! Je lui dois énormément, musicalement et humainement. C’est lui qui m’a fait le plus et le mieux travailler avec une personnalité pourtant très différente de la mienne . Il sera avec nous par la pensée …
Qui célèbre avec toi ces 40 printemps fringants de talent ?
Karel Miranville au piano, Mathis Cordier aux guitare, contrebasse et violoncelle, Juan Pablo Aispuro au violon, Guillaume Robert à la contrebasse et Eric Lucilly à la batterie que des bons pour entourer mes saxophones
Et quid des invités ?
Rien que d’excellents copains musiciens ! Le saxténor Jean-Christophe Bideau, aka TOT, le chanteur Gérard Brancard, le trompettiste Benjamin Faconnier et aussi Sami Pageaux entre kora et kaiamb
Nostalgie de Lo Griyo ?
Evidemment ! Cette séparation entre Sami et Brice qui ne s’entendaient plus, c’est un des drames de ma vie ! Je sais qu » il y a plus grave…Seulement, avant, nous étions les Trois Mousquetaires ! Inséparables…
Et que réserve le programme ?
Un ego trip !( rire).Rien que mes compositions, des morceaux arrangés tout spécialement pour cette Joly Lékip là, sans impro, pour être carrés vu qu’il y a plusieurs voix mélodiques. Plus compliqué et réclame davantage d’investissement. C’est le bon moment non, 40 ans ?
Et comment ! Et que penser des nouveaux lieux, bistrots, troquets and co, qui programment de la musique et du jazz notamment ? Un plus ?
Oui et non. C’est vrai il y a davantage de lieux où jouer à la Réunion que quand je suis arrivé. Mais La Cerise excepté, nombre d’entre eux ont une éducation du public qui laisse à désirer. On se croirait dans une cours de récré et en plus il faut supporter les exigences des patrons, ce qui s’avère… insupportable, et peu gratifiant. Il y a un mot qui leur colle à la peau pour définir leur musique de prédilection : « festive » ! Désolant ! La danse des canards, c’est festif , mais pour les musiciens, ça ne donne pas franchement envie d’y aller…
Juste après cet anniversaire, vous préparez je crois un autre événement ?
Le premier enregistrement en mon nom, un vinyl (plutôt qu’un CD qui pourrira en tas dans un garage). Un collector tiré à seulement 200 exemplaire ( c’est moi qui produit) et qui sera fin prêt pour le 27 avril (le jour où nous assurons la première partie de Sixun à Saint-Gilles) avec ce même sextet que j’ai monté pour le Mama jazz mauricien l’an dernier. On est tous trèsimpatients de célébrer cet événement, y compris mon fiston photographe qui signe la pochette du disque (pas peu fier, le père). De quoi auréoler un peu plus cet anniversair et laisser une trace… c’est l’idée 🙂
propos recueillis par M.D.
Portrait de son père par Lewis Joly qui de son côté brille dans sa carrière de reporter d’images et s’expose ces jours-ci à Paris
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