De l’entrain et des sourires : Royal Republic ne change pas une méthode qui gagne sur son nouvel album : Lovecop.
Tromper son monde ? Nos Suédois délurés n’y auront consacré que quelques secondes. Vingt-quatre en tout et pour tout, celles introduisant “My House”, le premier morceau de leur nouvel album, leur cinquième au compteur en quasiment quinze ans. Vingt-quatre secondes donc, conjuguées en mode piano, claviers et saxophone sirupeux, avant que riff tranchant et batterie gonflée aux stéroïdes ne nous ramènent en terrain familier. Bon, admettons-le, ce n’est pas l’inquiétude qui prédominait quant aux intentions de l’équipage à l’annonce d’un nouvel avatar discographique de leur part. Chez Royal Republic, à l’instar des collègues et compatriotes The Hives, dans un style un peu différent – en gros, plus pub-punk chez les Pelle Almqvist et consorts, mais avec la même énergie débordante –, le programme et la démarche sont connus à l’avance, quasi inamovibles : du riff avant tout, du beat – ici indispensable –, de la déconne car cela va sans dire, de la grivoiserie plus souvent qu’à son tour, et roulez jeunesse !
Ce statut d’amuseurs, les Suédois l’assument sans la moindre réserve. Et pas seulement parce qu’ils ont vite compris tout le parti qu’ils pourraient en tirer auprès d’audiences de plus en plus conséquentes au fil des années – et en France en particulier. Royal Republic est ni plus ni moins l’un des groupes les plus réjouissants qui puisse investir une scène aujourd’hui. Reste qu’une telle réputation acquise au prix d’hectolitres de sueur dépensés ne fait pas forcément de bons albums, et qu’il s’agit donc d’avoir plus à proposer. Et qu’il ne suffit pas, pour emporter la mise, de s’auto-ériger flic de l’amour (LoveCop) comme d’autres en leur temps s’intronisaient “forçat de l’amour” en se plaignant ouvertement du traitement que leur infligeait une certaine Gabrielle…
Pour exister “discographiquement” et montrer que l’étiquette de power disco qu’on leur a collé sur le paletot ne se résume pas à une caricature, nos gus savent qu’ils peuvent s’appuyer sur une maîtrise de leurs instruments glanée jadis dans une école de musique du côté de leur Malmö natale. Elle s’expose et explose plus que jamais ici, avec une efficacité qui confine à une forme d’orfèvrerie quand sont balayés les styles auxquels ils aiment se frotter, le hard rock à l’ancienne en premier lieu, quitte à en passer par la ballade (“Lazerlove”) comme on en fait plus depuis le temps où brushings et futals léopard trustaient les programmations de MTV.
Et si le plus fort dans l’histoire, celle de ce LoveCop comme celle du groupe en général, était que Royal Republic a réussi à se forger une vraie identité, une vraie spécificité, en accumulant clins d’œil, allusions à d’autres exagérations passées, mais avec ce décalage permanent en bandoulière mais surtout en guise de règle d’or ?
Xavier Bonnet
Retrouvez cette chronique sur Royal Republic et bien d’autres dans notre numéro 163, disponible en kiosque et via notre boutique en ligne.
Lovecop est disponible
Voici la tracklist :
- My House
- Lovecop
- Wow! Wow! Wow!
- Freakshow
- Lazerlove
- Boots
- Love Somebody
- Ain’t Got Time
- Electra
- Sha La-La-Lady
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