La huitième édition de Jazz en Tech va accrocher votre fibre musicale en alignant de la très bonne musique. Du Jazz, des Jazz plutôt, car la multitude d’artistes qui se greffent autour de ce swing qui réveillerait les zombies des académies figées, ne peut qu’allumer en vous l’irrépressible envie de tout envoyer valdinguer et de vous laisser embarquer dans les flots improvisés de ces gammes séductrices.
Jazz en Tech qui se déroulera du 21 juillet au 6 août (voir prog dans l’encadré) est au milieu du gué. Un entre-deux pour un festival jazz bien implanté qui a su gagner ses marques de noblesse à l’héraldique du blason blues et donc jazzy. Huit ans, et de belles décorations ne suffisent pas pour autant à caréner une division comme celle du trio de tête qui fait le festival. Alain Brunet, Philippe Lenglet et Michel Arcens, têtes chercheuses, véritables passionnés de la geste jazzy, l’un musicien, l’autre ancien du cinéma et le dernier écrivain spécialisé de cette musique libre.
Trois sortes de festivals
Il y a trois sortes de festivals. Les mastodontes, que seul le chiffre intéresse à défaut de programmation originale. Les pitchouns, qui servent une contre-culture ambitieuse et se démènent pour survivre dans leurs coins et, enfin, les festivals bien implantés et appréciés d’un public ne supportant pas les transhumances grégaires et privilégiant la qualité artistique avant tout. On y est. La troisième catégorie qui colle à merveille à Jazz en Tech, n’est pas non plus qu’une longue portée sans contretemps. Le Zeitgeist, en Teuton représente l’esprit du temps présent, et exprime bien les réflexions que ce type de festival doit se poser. Rassembler les problématiques qui ne parlent pas à Ciotti, mais qui, depuis de nombreuses années et surtout dans un festival jazz avec tout l’historique si spécial que cette musique véhicule, a intrinsèquement en elle. Parler des violences faites aux femmes à feu Billie Holiday ou Tina Turner, vous aurez vite la réponse en lisant leurs biographies.
Le Jazz est par essence militant
Ou encore d’écoresponsabilité, alors qu’un festival comme celui-ci, par son itinérance voulue et ses jauges à taille humaine, comme marque de fabrique territoriale et transfrontalière, ne trimballe pas des hordes assoiffées de festivaliers sur des kilomètres de bagnoles climatisées, pour ensuite se targuer d’une quelconque positivité climatique. Soyons sérieux, dans les cahiers des charges que présentent divers organismes aux structures festivalières pour lâcher des subventions, l’esprit du festival et ce qu’il représente, devrait, et avant toute autre considération, être pris en compte. Le Jazz, est par essence militant. On n’est pas dans la pop aux culs rebondis qui fait chauffer les smartphones pendant quelques minutes. Il y a une implication réelle pour ces causes nobles, et des mairies comme st Génis des Fontaines, base première du festival à ses débuts, et maintenant, Céret, ont compris l’importance de se rattacher à ce style de mouvance festivalière, proche aussi des combats essentiels.
Sève de l’âme jazzy
Pour Céret, comme nous le dit Philippe Lenglet, directeur de Jazz en Tech, le but, est de créer une atmosphère dans la ville, avec une tournée des terrasses des restos partenaires qui accueilleront la crème de la scène du coin durant la journée du 5 août, en plus des têtes d’affiche reconnues (encadré ci-dessous). Structurer l’avenir. Le trio initiateur de Jazz en Tech, réfléchit à cet axiome avec en projection, des relais avec l’Université de Perpignan et son cursus événementiel, qui pourrait donner lieu à des études de cas sur Jazz en Tech et dans un second temps, à l’intégration de stagiaires et pourquoi pas à de l’apprentissage dans ce domaine. Un événement par trimestre lié au festival, sur un axe scolaire, devrait continuer le débat lors de tables rondes sur les thèmes sensibles vues plus haut. Un fil jazzy, déroulé sur l’année qui n’oublie pas les sujets importants, véritable sève de l’âme jazz. Le respect de l’autre, les différences nauséabondes, qui jamais n’entachent cette musique de liberté, ne participent pas à l’appel de la meute pour écraser les plus faibles. De l’ouverture et de la considération, bel assemblage que nous offre ce festival en ces temps de déni généralisé.
Céret voit l’avenir en Jazz
Quel beau couple, pourrait-on dire. La cerise sur le gâteau pour les deux parties en présence. L’année dernière, trois concerts avaient fait vibrer la cité des peintres. En 2023, un plus : trois concerts et non des moindres et une journée de déambulation dans la ville. La Place del Barri s’ouvrira aux gammes ensorcelées avec une jauge de 500 places et des gradins pour bien apprécier le China Moses Quintet le 2 août à 21 h 00 et son jazz-soul profond, ou Sly Johnson le 3 août, pour cet artiste aux collaborations multiples (Erik truffaz, Oxmo Puccino, Ayo, Lucky Peterson), rappeur et beatboxer du Saïan Supa Crew, viendra défendre son dernier opus ‘55.4’aux beats funky, Soul et Hip-Hop. Le 4 août, un beau plateau vous présentera les nouvelles divas du Jazz. En couv de Jazz Mag, Pamina Beroff, Estelle Perrault, Sarah Lenka et Cécil L.Recchia et leurs quatre musiciens, entremêleront leurs tessitures admirables pour vous faire vaciller en un claquement de caisse claire. Comme nous le disions, le 5 août, les déambulations des musiciens de Zykatok & the Karriole, sorte de machine infernale et cabinet de curiosité qui transporte les ziquos à travers les rues durant les pauses apéros du midi et du soir, se greffera aux prestations du Muriel Falzon Trio, du Lisa Jazz Trio, du Big Fat Butterflies Quartet, du Nicolas Lupiovici Trio, autour de midi devant les terrasses partenaires. Sans oublier le 5 au Musée d’Art Moderne à 17 h 30 le Alain Brunet Didgeridoo Project, autour de l’expo « Constellations ».
La programmation du huitième
De l’itinérance douce et heureuse. Assumée, comme il l’affirme depuis leur début. Une mobilité qui ne ressemble pas à l’invasion de l’Ukraine saison 2. On se déplace pépère dans ce Vallespir, d’un village à l’autre. Outre les deux places d’armes que sont Céret et Saint-Génis-des-Fontaines, notez : le 21 juillet à st Cyprien à 21 h 30 au Jardin des Plantes, le Jazz de Nicole Rochelle & the Hot Sugar Band, aura l’honneur d’ouvrir ce huitième festival. Le 22 juillet à Sant Joan de les Abadesses à 22 h 00 au Cloître, un saut de puce transfrontalier, enjambera les Pyrénées, avec le quartet Akpe Motion, revisitant avec brio le « Je T’aime Moi Non Plus » orgasmique de Serge Gainsbourg. Pour le lieu qui a vu naître Jazz en Tech, à Saint-Génis-des-Fontaines donc, ce sont trois soirées que Cécile Messyasz Quintet entamera au cloître de Saint-Génis à 21 h 00, suivi le lendemain (même heure, même endroit) du duo Alain Jean-Marie et Diego Imbert ayant reçu le prix de l’album jazz de l’année en 2020 et une victoire d’honneur remise par les Victoires du jazz en 2021. Enfin, le Sharon Clark Quartet, avec cette Dame de Washington comme la surnomme Jazz Times, une voix qui a déjà fait tomber quelques prix aux USA, sera accompagné par le pianiste suédois, très recommandable, Mattias Nilsson. Prats-de-Mollo-la-Preste le 28 juillet sur son Parvis de l’église accueillera « Chacun son Sud Trio » à 21 h 00. Le Boulou proposera le 29 juillet le Florin Gugulica Quintet au Parc du Casino et, le 1er août à Palau-del-Vidre, sur le parvis de l’église, Le Nico Morelli Quintet. Le 6 août à Corsavy au Parc, Jazz en tech clôturera avec le New Close Meeting. Réservations : https://www.jazzentech.com
jazzentech.com ou 06 01 01 28 39
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