Avec les baisses drastiques d’un peu tout sur l’hexagone, la culture comme le reste va morfler niveau subvention. Des communes comme Conilhac sont donc à mettre au tableau d’honneur pour la régularité, l’exemplarité de leur programmation et la bonne gestion de leur 37e édition de Jazz à Conilhac qui se tiendra du 2 au 29 novembre, très loin de l’abyssal déficit budgétaire et sentimental des Français.
Déjà, il y a la date. Le mois de novembre généralement prompt aux diverses tentatives de suicide – surtout après un discours de Retailleau ou une blague de Ciotti – apparaît à Conilhac comme une bouée de sauvetage au milieu de cet océan de désespoir. L’intelligence d’avoir pensé, il y a 37 ans, grâce à la perspicacité de Serge Brunel, maire PS toujours en poste, à caler ce festival de Jazz pendant la période des châtaignes et du spleen automnal, est à souligner comme un trait de génie. En effet, 95 % des festivals se déroulent sur la période estivale en se bousculant sur le calendrier et, par conséquent, rabotent l’envie d’un public déjà blasé par cette suroffre mercantile.
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Un mini Marciac en terre audoise
Autre belle prescience innovante de la part du maire, apporter le groove jazzy en milieu rural pour faire vibrer et participer activement les habitants autour de l’événement. Le constat est brillant, 37 ans après le lancement de Jazz à Conilhac. L’amplitude des dates s’égrenant sur le mois de novembre et surtout, la valeur qu’a pris le festival dans le circuit national et international, couru par les plus grands musiciens du genre, est incroyable à l’échelle d’un village de 1000 habitants sur le Lézignanais. Un mini Marciac en terre audoise. Pas moins. Avec l’âge, on se bonifie paraît-il ? En musique souvent, en politique ça dérape fréquemment. Lancé au départ avec l’ADDMD, Association pour le développement de la Musique dans l’Aude, Conilhac fut retenu pour impulser l’affaire avec les cinq écoles de musique existantes et les Big Bands audois.
Manoukian partage la liesse des bénévoles
En 1989, l’actuel Président de l’association, René Grauby, prenait avec maestria la main du bébé appelé à grandir rapidement. Épaulé par sa belle-fille Marie Grauby adjointe à l’urbanisme, à la communication et à l’équipement culturel de la mairie, il lança en 1996 l’association Jazz en Terre d’Aude pour regrouper les forces vives du village autour du festival. Une année charnière nous dit-il, avec la venue tant espérée et messianique du violoniste Hero, Didier Lockwood, fidèle du festival qui donna un de ses derniers gigs à Conilhac, quelques mois avant son décès en 2017. L’organisation se développa, s’appuyant sur un bénévolat sans faille qui donne à ce festival un côté, entre potes, que les musiciens.nnes apprécient plus que tout. La majorité d’entre eux loge dans le village, à l’hôtel-restaurant juste en face de la mairie et aime, à l’instar d’André Manoukian lors de sa venue, se restaurer dans la salle du conseil municipal transformée pour l’occasion en salle de banquet, avec cuisine attenante où se mijotent cassoulet et autres délicatesses à partager dans la liesse et la volupté jazzy avec l’équipe des bénévoles.
Taper le boeuf avec binious et cordes souples
L’ancrage territorial, grâce à la partition sans fausse note de l’équipe en place, se développe dans le besoin de partage et de transmission. Les élèves des classes primaires se régalent des propositions, avec pour l’édition 2024 un concert interactif présentant l’histoire du jazz avec L’Affaire à Swing. Puis, directement dans les écoles, pour une immersion parmi les notes soufflées avec le Louisiana Hot Trio. 1200 élèves sont directement impliqués dans ce processus pédagogique et musical. Mignardise supplémentaire, créée en 2012 sur une idée du musicien Michel Olive, pianiste et viticulteur, qui est celle de poursuivre la fiesta après les deux concerts donnés dans la salle principale, à « La Cave à Jazz » en deuxième partie de soirée. Dans cet ancien foyer du village, en petit comité, (une centaine de places environ, gratuit) autour de bons breuvages et d’accompagnement rustiques pour les palais, pour retrouver l’atmosphère chaleureuse et feutrée des anciens clubs jazzy. Régulièrement, les artistes ayant évolué sur la grande scène, se lâchent sur ces planches pour taper le bœuf avec binious et cordes souples rythmant les cœurs ardents et présents dans ces moments emphatiques. Une superbe communion sonique vous attend à Conilhac.
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