Taylor Swift – The Tortured Poets Department

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Le nouvel album de Taylor Swift combine l’intimité de « Folklore » et « Evermore » avec le brillant synthpop de « Midnights ».

Les poètes ne veulent de l’amour que si c’est de la torture. Et quand le poète est Taylor Swift, il faut toujours se dire que l’amour et la torture ne sont jamais séparés de plus de quelques vers. Taylor est devenue une légende en tant que poétesse de la romance adolescente. Mais ce n’était qu’une histoire d’enfant comparée au chagrin d’adulte de son superbe nouvel album, The Tortured Poets Department. Un an après être sortie d’une relation de six ans, elle ne pense qu’aux hommes mauvais. Mais ils ont toujours été sa spécialité. Comme elle le note ici, dans un poème inclus dans l’édition physique, « ce sont les pires hommes que j’écris le mieux ».

Taylor Swift est peut-être l’autoproclamée « présidente du département des poètes torturés », mais à en juger par ces chansons, les affaires sont florissantes. C’est la confession cathartique d’une femme qui pensait avoir tout compris et qui s’est rendue compte qu’elle ne savait rien. De « My Boy Only Breaks His Favorite Toys » à « Fortnight » en passant par « Clara Bow », ces récits de rupture de trentenaires sont un nouveau terrain pour elle. Elle semble confuse, amère, enragée, vulnérable, mais aussi plus glorieusement chaotique qu’on ne l’a jamais entendue auparavant.

Même selon ses standards, elle fait preuve d’une grande ambition dans l’écriture de ses chansons. Cet album commence par un poème de Stevie Nicks. Le refrain de la chanson-titre dit : « Tu n’es pas Dylan Thomas/Je ne suis pas Patti Smith/Ce n’est pas le Chelsea Hotel/Nous sommes des idiots modernes ». En d’autres termes, il s’agit de la romance de « White Horse » mise au goût du jour. Jusqu’à ce que l’on se souvienne que le poète torturé Dylan Thomas est mort dans son bar préféré de Greenwich Village, qui se trouvait être la White Horse Tavern.

Cet album a le son intime de Folklore et Evermore, mais avec une couche de synthpop brillante de Midnights. Les chansons s’inspirent du style détaillé des histoires de Folkmore, mais au lieu de personnages fictifs, elle déverse son cœur dans ses propres exorcismes profondément personnels. Parfois, ses histoires de rupture sont dévastatrices, comme dans « So Long, London » ou « loml ». Parfois, elles sont hilarantes, comme dans « My Boy Only Breaks His Favorite Toys » ou « Down Bad ». Mais en général, elles sont les deux à la fois. Comme elle le dit dans « Who’s Afraid of Little Old Me? » : « Dites-moi que tout ne tourne pas autour de moi/Mais et si c’est le cas ? »

On peut entendre que c’est un album qui a été fait dans le sillage de la tournée Eras, qui a été plus importante que ce que Taylor aurait pu imaginer. L’une des révélations de cette tournée a été le caractère épique des chansons de Folklore et (surtout) de Evermore, lorsqu’elles résonnent dans un stade. Swift a été choquée par le fait de jouer ses chansons les plus calmes en live et d’entendre à quel point elles peuvent être gigantesques si on leur donne suffisamment d’espace. Tortured Poets donne donc l’impression que Swift a écrit ces ballades en leur donnant cette puissance de stade en studio.

Si vous cherchez une fin heureuse, vous n’en trouverez qu’une dans « The Alchemy ». Il semble que Taylor soit tombée amoureuse d’un joueur de la NFL (peut-être en avez-vous entendu parler ?), et elle s’amuse avec ses métaphores sur l’amour et le football. Mais si vous voulez des fins heureuses, pourquoi écoutez-vous un album de Taylor Swift ? « The Alchemy » est une exception. « My Boy Only Breaks His Favorite Toys » et « I Can Fix Him (No Really I Can) » sont des récits pleins d’esprit sur le fait de tomber amoureuse d’hommes en manque d’affection qui ne lui rendent pas la pareille.

Certaines chansons font des allusions qui vous mettent au défi de les prendre pour de l’autobiographie pure et simple. Parle-t-elle de Joe Alwyn ici, de Lucy Dacus là, de Matty Healy partout ? Pour de nombreux fans, sa romance avec Healy a été purement et simplement oubliée, mais elle laisse échapper des indices qui ne sont pas nécessairement subtils. Comme lorsqu’un ex lui rappelle le groupe culte britannique des années 1980, le Blue Nile. Mais comme elle le dit sans détour dans son poème, « Il n’a même pas effleuré la surface de ma personne. Aucun d’entre eux ne l’a fait. »

Swift a écrit en solo deux des morceaux les plus piquants, « My Boy Only Breaks His Favorite Toys » et « Who’s Afraid of Little Old Me? ». Aaron Dessner a travaillé sur les morceaux plus doux (« So Long, London », « loml ») tandis que Jack Antonoff assure le gros boum boum, comme dans l’hommage synthé-disco à Vince Clarke « I Can Do It With A Broken Heart ». Post Malone sonne bien dans le single « Fortnight », tout comme Florence Welch dans « Florida ». Quand il s’agit de résumer en une ligne ce que l’on ressent quand on est célibataire et blasé à la trentaine, on ne peut pas faire mieux que « Mes amis sentent tous l’herbe ou les bébés. »

Beaucoup de ces chansons sont celles d’une Taylor Swift adulte, à nouveau célibataire, qui revisite le genre d’aventures romantiques qu’elle avait l’habitude de vivre dans ses premiers albums, mais d’un point de vue nouveau. Il y a donc un dialogue entre son âme d’adolescente et son âme d’adulte. « But Daddy I Love Him » est une mise à jour de « Love Story », un Roméo et Juliette un peu plus âgé, sauf que cette fois-ci, les références shakespeariennes sont tirées de Hamlet. « The Smallest Man Who Ever Lived » bombarde un ex de questions tranchantes : « As-tu été envoyé par quelqu’un qui voulait ma mort ? As-tu dormi avec un pistolet sous notre lit ? Écrivais-tu un livre ? Étais-tu un espion de la cellule dormante ? Dans 50 ans, tout cela sera-t-il déclassifié et avoueras-tu pourquoi tu l’as fait ? »

« The Manuscript » est un titre bonus, mais c’est l’une des chansons phares. (Taylor aime procéder ainsi.) Ce n’est pas vraiment une chanson sur un homme, c’est sur une femme qui commence à se considérer comme l’autrice, au lieu d’être un simple personnage de sa propre vie. « The Black Dog » est une autre ballade bonus cruciale, avec une prémisse classique digne de Nashville : son ex a oublié de modifier les paramètres de son téléphone après la rupture, de sorte qu’elle peut toujours suivre ses mouvements par GPS. Elle le voit entrer dans un bar appelé The Black Dog, où il entend une de leurs chansons sur le jukebox. Mais il essaie de draguer une fille qui est trop jeune pour reconnaître la chanson.

Le poème d’introduction de Stevie Nicks (uniquement dans l’édition physique) date de l’été dernier, du 13 août, et Stevie écrit : « For T-and me… » Stevie est un ange qui nous guide tout au long de ces chansons, c’est donc un moment puissant lorsque Taylor glisse son nom dans le final « Clara Bow ». Il s’agit d’une ode à une tragique star de cinéma des années 1920, ce qui est clairement le genre de Stevie. (L’une de ses plus belles chansons récentes est son ode à « Mabel Normand »).

Clara Bow était une icône du cinéma, le surnom de « It Girl » a été inventé pour elle. Puis elle a été brusquement oubliée et laissée pour compte par l’histoire. C’est une histoire que Swift a déjà racontée à maintes reprises, de « The Lucky One » à « Nothing New ». Mais elle chante avec la voix de la petite fille de la ville, flattée d’être transformée en ingénue hollywoodienne. Les hommes en costards lui disent : « Tu ressembles à Stevie Nicks en 75, les cheveux, les lèvres/la foule est en délire au bout de ses doigts » Mais à la fin de la chanson, l’ingénue écoute sa remplaçante recevoir une nouvelle série de compliments : « Tu ressemble à Taylor Swift dans cette lumière/Nous adorons/Tu as du tranchant/Elle n’en a jamais eu ». C’est le cauchemar de « Nothing New » qui se réalise : les gens oublient l’ingénue d’hier. Mais il ne s’agit pas seulement d’une chanson sur le show-biz. Elle s’adresse à tout adulte qui se demande pourquoi, après toutes ces années, il ressent encore de la douleur ou de la terreur lorsque quelqu’un d’autre illumine la pièce.

The Tortured Poets Department a un côté Reputation et comme Reputation, il semble conçu pour déconcerter de nombreuses personnes qui essaient de le décoder avant de l’écouter. Dans son « poème récapitulatif », la chanteuse l’appelle « un débriefing, un retour en arrière détaillé/Dans le but d’avertir/Dans le but de rappeler ». Mais tout le monde peut l’entendre au plus profond de la musique. Tout au long de ces chansons, Taylor Swift respecte son credo selon lequel « tout est juste dans l’amour et la poésie ». Mais comme elle le montre dans The Tortured Poets Department, les deux peuvent devenir brutaux.

Rob Sheffield

Traduit par la rédaction

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