Pour rendre hommage à Nick Drake après sa disparition, Rolling Stone se replonge dans son 3ème et dernier album, Pink Moon.
19 juin 1948 : Naissance de Nick Drake
Pink Moon est le troisième et dernier album enregistré par l’icône folk Nick Drake – et à moins de 30 minutes, il peut sembler aussi court que la vie du chanteur, qui a pris fin alors qu’il avait 26 ans. Mais comme l’a dit un ami de Drake : « Si quelque chose est si intense, on ne peut pas le mesurer en minutes« . Se remettant d’une des dépressions qui l’ont accablé dans ses dernières années, Drake a enregistré ces 11 titres en deux nuits, souvent en une seule prise. Il ne s’accompagne qu’à la guitare acoustique, à l’exception de la chanson titre, sur laquelle il superpose une brève partie de piano.
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Au moment de ces sessions, Drake s’était tellement retiré dans son propre monde intérieur qu’il est difficile de dire de quoi parlent les chansons. Ses paroles forment une sorte de haïkus folklorique, presque enfantin dans leur structure (« Which will you go for/Which will you love« ) et basique dans leur imagerie (« And I was green, greener than the hill/ Where flowers grow and the sun shone still« ). Sa voix transmet, dans ses gémissements et ses chuchotements, une sensualité séduisante, mais il chante comme s’il regardait sa vie défiler devant ses yeux. Ce détachement est effrayant.
Et pour le renforcer, des signes d’isolement flottent progressivement à la surface de ses mélodies épurées. « Vous pouvez dire que le soleil brille si vous le voulez vraiment« , chante-t-il sur « Road », comme si la lumière du jour n’était qu’une perception subjective à laquelle il n’était en mesure de véritablement adhérer. « Je peux voir la lune et elle semble si claire. » « Je suis plus sombre que la mer la plus profonde« , observe-t-il dans « Place to Be ».
Il est malheureusement logique, en cette ère numérique, que ce qui a partiellement sauvé Drake d’un quart de siècle d’obscurité ne soit ni l’admiration d’artistes allant de R.E.M. à Elton John ni les générations de critiques qui ont chanté ses louanges, mais une publicité Volkswagen. Le manque de reconnaissance de son vivant a d’ailleurs aggravé son désespoir et pourrait bien avoir contribué à sa mort à la suite d’une overdose (peut-être intentionnelle) de drogue. Il méprisait le mercantilisme, bien sûr, mais espérons que, où qu’il soit, il puisse au moins apprécier l’ironie.
Anthony Decurtis
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