Au même titre que la harpe, la guitare a dans la mémoire collective des amateurs de musique dite classique une fonction d’accompagnement ou, pour le dire autrement, sert de faire-valoir à un soliste ou à une formation d’ensemble, ne s’autorisant que parcimonieusement quelques coups d’éclat et prises de paroles en public. Alors que chacun d’entre-nous cite sans problème nombre de grands solistes actuels, tous instruments confondus… seuls persistent dans notre souvenir les noms des guitaristes Ida Presti et Alexandre Lagoya, morts respectivement en 1967 et 1999 ! La faute peut-être à un répertoire originel réduit à la portion congrue, si l’on excepte la période baroque, qui oblige les interprètes à se replier sur des transcriptions pour leur instrument de pièces écrites pour d’autres.
À chacune des pièces d’histoire de la musique répondait une œuvre contemporaine
Technicienne parfaite, à l’agilité digitale éblouissante, Véra Danilina a pour élaborer son programme suivi ses anciens ! Initialement écrit pour violon seul puisque composante de l’opus BWV 1006 de Johann Sebastian Bach, le prélude en mi majeur ( partita n°3 ) déboussole quelque peu le connaisseur de la version originelle, la guitare restituant bien, sans les trahir, les thèmes et les variations bachiennes, le jeu est voluptueux, la sonorité pleine ; également fruit d’une transcription, d’après la 5e pièce de la Suite espagnole pour piano opus 47 d’Isaac Albeniz, Asturias a permis à Véra Danilina de faire preuve d’une technique hors du commun, fluide… mais désespérément froide, loin de la fougue latine qu’on est en droit d’attendre.
Le reste du programme était centré sur des œuvres plus récentes écrites pour l’instrument ; ainsi de la période moderne, la très lyrique Toccata de Joaquin Rodrigo, jouée comme en apesanteur ou les six petites danses (valse, mazurka, polka…) de Francisco Tárrega, comme des longs haïkus non dénués d’humour.
À chacune de ces pièces d’histoire de la musique répondait une œuvre contemporaine (de Sergey Kravchuk, Andrey Zelenskiy et Mathias Duplessy), sollicitant par nature une technicité époustouflante, une rapidité d’exécution ne souffrant aucune approximation, remarquable exercice de style… mais, à l’exception de Cavalcade de Duplessy, quelque peu impersonnel pour ne pas dire sans âme.
Donné en bis, Tango en skaï de Roland Dyens, décédé il y a quelques années et habitué des scènes alsaciennes, a mis une goutte jazzy à un récital où ne manquait qu’un soupçon d’émotion !
Prochain concert de la saison 2023-24 de l’AJAM mercredi 6 décembre au foyer du théâtre de Colmar avec le quatuor avec piano Kojiro Okada/Shuichi Okada/Paul Zientara/Maxime Quennesson ; place de 15 € à 3 €, gratuit pour les moins de 18 ans.
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