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On dit souvent que France l’ambiance aux courses le jour des belles réunions est terne et que les professionnels ne se lâchent pas, se coupant de la communion avec le public, contrairement à ce qui se passe outre-Manche. Ce cliché a été complètement battu en brèche cet après-midi à Auteuil  lorsqu’Amy du Kiff a passé le poteau en tête dans le Prix Maurice Gillois. La grande équipe de copains associée dans la propriété du cheval et son entraîneur Gabriel Leenders, formant la bien connue « Brigade du Kiff » a mis une ambiance digne d’un stade de foot. Au retour du cheval dans les balances noires de monde, la joie communicative du clan des vainqueurs a été partagée par tous présents sur l’hippodrome. Un vrai kiff !
 

Avant le coup, Amy du Kiff arrivait en position de challenger dans le « Grand Steeple d Automne des 4 ans », car le poids lourd Juntos Ganamos faisait peur à tous ses adversaires. Or, l’issue n’est jamais certaine dans une course d’obstacle. Après avoir baissé sa garde, Juntos Ganamos s’est retrouvé au tapis. Un K.O. précoce inattendu qui a provoqué la même réaction chez tous les entourages des concurrents encore en lice : « et si la victoire était pour nous ? ». Devant, la fuyarde Jazzy Senam avait fait exploser le peloton, et dans le dernier tournant, seuls Winteriscoming et Amy du Kiff l’avaient en ligne de mire. Après le saut de la dernière, Amy du Kiff a passé la surmultipliée et raflé la mise. Scène de liesse sur le parvis des tribunes d’Auteuil, la brigade du kiff était au paradis.

Ces embrassades et cris de joie contrastaient avec les larmes de Léo-Paul Bréchet en selle sur Amy du Kiff. A 20 ans seulement, celui qui est professionnel depuis quelques semaines seulement venait de vivre l’une des plus grandes émotions de sa vie. « C’est un truc de ouf ! c’est irréel ! » déclarait le jeune pilote, encore sur son nuage et peinant à croire que tout ceci n’était pas qu’un rêve, se demandant quand est-ce qu’il allait se réveiller. Pour une première participation au plus haut niveau, « Binou » comme le surnomme son père a fait preuve d’une maestria et d’un sang-froid incroyable, pour venir dans le bon timing ajuster l’animatrice Jazzy Senam.

S’il a toujours été très estimé, Amy du Kiff a été préservé par Gabriel Leenders, qui s’est servi de la polyvalence du cheval pour lui construire une trajectoire de carrière optimale. Formé à l’épreuves des gros handicaps Quinté, le fils de Kapgarde a enlevé le Prix Le Gualès de Mézaubran (L.) au printemps et a également pris de bons accessits à ce niveau. Désormais très endurci, et habitué au combat, Amy du Kiff a passé un test concluant au niveau supérieur, en s’adjugeant début octobre le Prix Bayonnet, une Listed non disputée sous la formule handicap. Pour sa toute première tentative au niveau Groupe, en fin d’année de 4 ans, le hongre a mis tout le monde d’accord et a récupéré la ceinture de champion de sa catégorie !

Initialement nommé Jewell du Large, Amy du Kiff a été acquis 20 000 € à Arqana par Sébastien Desmontils. Comme son nom l’indique, il est un élève de Pascal Noue. L’homme de la Hetraie avait acheté la mère Yellowstone Cay à réclamer chez Arnaud Chaillé-Chaillé, lors d’une victoire à Castera-Verduzan pour 8700 € seulement. Fille de l’excellent Yeats, elle est une sœur d’Orange Run, un placé du Mélanos (L.) et du Cambacérès (Gr.1). Le reste de la souche est quasiment exclusivement orienté vers le plat. On y retrouve notamment le nom d’Irish Wells, qui fut étalon au haras d’Etreham, de Victot et de la Croix Sonnet. 

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