Au début, pour l’auteur-compositeur Phil Baron, désormais installé dans les Côtes-d’Armor, près de Paimpol, la musique n’est pas forcément synonyme de plaisir.
Né à Boulogne-Billancourt d’une mère professeure de chant de très haut niveau, le jeune Philippe et sa sœur Isabelle, devenue la chanteuse Zazie, n’ont d’autre choix que d’apprendre un instrument.
Pour moi, ça a été le violoncelle et pour ma sœur le violon. On n’aimait pas ça. Il faut dire qu’on avait le droit de n’écouter que des musiciens germaniques morts. C’était beau mais chiant
« J’ai appris que la musique, ça peut être joyeux.. »
De temps en temps, à la faveur de l’absence de leur mère du domicile, ils ont l’autorisation paternelle d’écouter un peu de Brassens ou de jazz…
Nous passions nos vacances dans des stages de chorales partout en Europe, au pied du pupitre de notre mère. C’est long et pénible à 9 ans. Mais il faut reconnaître qu’on a beaucoup appris
L’atout séduction
Et puis, l’été de ses 15 ans, il est inscrit à un camp d’ados. Un choc, une révélation.
Lors des veillées, je découvre Dylan, Barbara Brel, la musique folk, Higelin… Je découvre surtout qu’on peut se marrer avec la musique. Que ça peut être joyeux. Que ça peut être un partage
L’année suivante, il y retourne avec le violon de sa sœur (qu’elle avait abandonné entre temps).
Je me suis mis à en jouer façon folk. Je découvre un instrument de plaisir. Et de séduction envers les filles…
Alors, Philippe, qui sait déjà jouer de la musique, devient vraiment musicien.
Pour son bonheur. Il joue de la guitare, du saxo, de l’accordéon diatonique pour la musique folk, il compose. Du jazz, du folk.
Education populaire
Mais la musique, ce n’est pas un métier, comme on le répète encore trop souvent.
Pendant une période de service civil d’objecteur de conscience, celui qui a été surnommé Phil Baron à ses débuts dans une radio libre, apprend à devenir formateur d’éducateurs… « J’ai consacré 12 ans de ma vie, jusqu’à mes 30 ans, à l’éducation populaire dans les Hauts-de-Seine. »
Lui vient alors l’idée de devenir musicien itinérant.
On est en 1991, le Mur de Berlin vient de tomber. Les ex-pays soviétiques ressemblent à des espaces de liberté. Des pages blanches où tout est à écrire.
Il débarque à Prague dans la future ex-Tchécoslovaquie : « Il n’y avait pas une publicité, pas un McDo… Le bonheur. »
Les concerts du pont Charles
Il y passe deux ans et multiplie les rencontres, joue sur le Pont Charles tous les jours.
Le moindre concert à l’accordéon diatonique attirait 300 à 400 personnes
Un passage en France pour écrire son premier album : « Je l’ai écrit chez ma sœur en gardant ses chats pendant qu’elle aussi enregistrait un album… »
Une rencontre avec une troupe de marionnettistes espagnole est déterminante.
Phil Baron entame une vie itinérante avec la troupe « Marionnettas del Matadero » pendant 10 ans à travers toute l’Europe.
Et surtout, Phil Baron vit de la musique.
J’ai composé un air sur le deuxième album de Zazie. C’est la première chanson du CD. Ça s’appelle « J’envoie Valser ». Elle deviendra un tube, sera reprise par Olivia Ruiz pour la première édition de la Star Académie en 2002
Olivia Ruiz et Jane Birkin
La chanson figurera sur l’album officiel de l’émission qui sera vendu à 3 millions d’exemplaires… Compositeur professionnel depuis 1995, il écrit pour Olivia Ruiz et Jane Birkin.
C’était très émouvant pour moi d’écrire pour Birkin car ma première émotion musicale, mon ouverture à la pop française, étaient nées de l’écoute de « Je t’aime, moi non plus ». Même si je ne comprenais pas tout…
Entre temps, Phil doit renoncer à jouer de la musique à cause de problème de calcification des épaules. Alors, il se rabat sur la MAO, moins exigeante physiquement.
Et écrit deux romans. Le premier, La Valse Nue, est le film de ses premiers mois à Prague. Le second, Tout mon petit monde touche à la science-fiction…
« Les bouquins et la musiques me sauvent la vie »
Si je suis créateur, énonce-t-il comme une évidence, c’est que la vie réelle est difficile pour moi. Les bouquins et la musiques me sauvent …
Comme la photo aussi qu’il pratique assidûment depuis son arrivée en Bretagne, à l’Arcouest en 2014, puis sur le port de Paimpol.
En 2022, il sort un album de musique instrumentale d’inspiration celte, balkanique et jazzy : « Windy Routes » en ligne sur toutes les plateformes.
Puis en décembre 2023, Prague est revenu dans sa vie avec la remastérisation de la K7 réalisée là-bas en 1991 « La Valse sans Réponse ».
Le voyage en musique de Phil Baron se poursuit en 2024 : « Je travaille à ce qui sera le premier et le dernier album de chanteur-auteur-compositeur… » sourit-il.
Il a promis d’en donner des nouvelles.
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