On a classé (objectivement) TOUS les albums de Blink-182

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#9. Cheshire Cat (1995)

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Sorte de version upgradée de la démo Buddha parue un an avant, d’ailleurs quasi inaudible aujourd’hui tant Tom DeLonge et Mark Hoppus chantent faux tout du long, Cheshire Cat est un premier album assez chaotique. On y ressent encore la rage adolescente bouillonnante du trio original, Tom, Mark et le batteur Scott Raynor, dans ces 16 titres très courts et brouillons, inspirés par leurs groupes punk et locaux de référence, The Vandals et NOFX en tête.

C’est un album assez bordélique, tout droit sorti du garage et de l’esprit des trois skaters californiens avec la fouge et la naïveté de l’âge. On sauve quand même leur premier single “Carousel” ainsi que la puissante “M+M’s”, mais s’il fallait une track pour résumer ce Cheshire Cat au pays du punk, ça serait plutôt “Cacophony”. Jouissif et nostalgique quelque part, mais complètement obsolète et hors tempo à notre époque.

#8. Neighborhoods (2011)

Sûrement l’album le plus étrange de Blink-182, Neighborhoods marque une rupture au sein du groupe. D’abord, celle d’une pause de huit ans suite à des tensions internes, Tom parti former Angels & Airwaves et Hoppus et Barker tenter une nouvelle expérience avec +44. Ensuite, est arrivé un sixième opus frappé par la mort de leur producteur historique, Jerry Finn, et le crash d’avion qui a failli coûter la vie à leur batteur. Dans cette spirale infernale, qui se soldera tristement par le départ (temporaire) de Tom, Blink-182 propose un album expérimental, qui s’aventure vers le punk progressif et le stadium rock, dans une volonté de se rapprocher des sonorités très populaires de U2 et Coldplay.

Disons-le franchement, on n’est pas fans et malgré les nombreuses réécoutes, on trouve sincèrement que Neighborhoods manque d’ambition et de cohérence. Les titres sont hantés par la mort des proches du groupe, de l’ouverture “Ghost on the Dance Floor”, en hommage à DJ AM mort d’une overdose en 2009, jusqu’à la ballade rock “Even If She Falls” qui clôt l’album, une chanson d’amour sombre et dépressive. On reste perplexes devant les expérimentations électro de “Love Is Dangerous”, voire hermétiques face aux références bibliques omniprésentes de “Snake Charmer” et ses guitares phaser étouffantes. Blink-182, du rock chrétien ? On n’est pas passés loin avec cet opus bizarroïde et décevant.

#7. California (2016)

Le premier album sans Tom, remplacé par Matt Skiba d’Alkaline Trio. Le taf est là, l’écoute y est agréable (“Teenage Satellites”, ça met toujours de bonne humeur un dimanche matin pluvieux), mais l’originalité est aux abonnés absents. Ça sent bon le soleil et la chaleur de Californie, mais aussi et surtout les clichés vieillissants qui vont avec. Du Blink qui sonne pop punk sans véritable surprise, outre le banger “Bored to Death”, sûrement l’une de leurs meilleures chansons, composée dans la décennie 2010. Mark, Travis Barker et Skiba s’éclatent, ça se ressent, surtout sur la sympathique et radiophonique “Kings of the Weekend”, mais le pop punk est déjà bien essoufflé et All Time Low et Paramore se sont emparés des derniers fans restants. Et puis, les blagues de quarantenaires type “Brohemian Rhapsody”, est-ce qu’on ne serait pas devenus trop vieux pour ces conneries ?

#6. Nine (2019)

Dans la même veine que California, Nine est un album de pop punk sobre et efficace, où la voix de Tom manque toujours affreusement, malgré l’envie et la performance de Skiba. Il n’empêche, Nine est mieux produit (le passage chez Columbia ?) et plus profond que le précédent, marqué par la dépression de Mark. Les guitares de “The First Time” sonnent comme à l’époque dorée de Take Off Your Pants and Jacket, les inspirations hip-hop de Travis font mouche (“Blame It on My Youth”) et les paroles de “Happy Days”, où Mark se livre sur son mal-être, nous vont droit au cœur ; même si on souffle fort une nouvelle fois devant les expérimentations électro décidément catastrophiques de “Black Rain”, qui sonne creux comme le très mauvais Good Morning Revival de Good Charlotte pour celles et ceux qui auraient la réf.

D’ailleurs, Nine est aussi l’album le plus politisé de Blink-182. Dos au mur et nerveusement épuisé, Mark se lâche et tacle la politique de Donald Trump, les violences policières ou la montée des fusillades de masse aux États-Unis dans la mélancolique “Heaven”. La couverture ultra-flashy et colorée dénote complètement avec les paroles sombres et cinglantes d’un album finalement assez mature, gentiment révolté et définitivement plus pop que punk. Et comme le chantent en chœur Mark et Skiba sur la très explicite “Darkside” : “I don’t care what you say, I don’t care what you do”.

#5. Dude Ranch (1997)

Dude Ranch, c’est l’album où Blink-182 s’est définitivement imposé comme le digne héritier de Bad Religion et NOFX, en acceptant toutefois son punk plus mélodique, déclencheur de son virage pop au début des années 2000. Et pourtant, il y a toujours cette fougue adolescente dans cet opus, mais bien plus travaillée et contrôlée que sur Cheshire Cat. C’était mal parti pour les trois camarades qui ont enchaîné les galères avant l’enregistrement : frictions avec leur label Cargo, pieds dans le plâtre pour Scott en plein enregistrement, problèmes de voix pour Mark et Tom…

Mais la magie a fini par prendre, le guitariste et chanteur citant d’ailleurs régulièrement en interview leur détermination similaire à celle de leurs aînés, des Ramones aux Sex Pistols en passant par les Clash. Dude Ranch est une petite pépite de skate punk déjanté et calibré pour MTV, où le groupe assume enfin son humour sous la ceinture et sa puissance mélodique via un single phare qui va définitivement les faire entrer dans l’ère du pop punk : “Dammit”. Un titre festif qui donne envie de tout casser et a longtemps animé les pogos de leurs concerts. Un album qui a clairement ouvert la voie à des groupes comme My Chemical Romance ou Sum 41, avec des tracks faussement mélancoliques comme “Emo”, ou qui marquent l’éternel syndrome de Peter Pan du groupe (“Degenerate”, “Josie”). Bienvenue dans le ranch pop punk des dudes californiens.

#4. One More Time… (2023)

Sans aucun doute l’album le plus difficile à classer pour les fans de Blink-182. One More Time… marque les retrouvailles du groupe avec Tom, et les 17 titres (le plus long album de l’histoire des Californiens) qui le composent sont empreints d’une forte nostalgie. D’entrée de jeu, en référence à Enema of the State et Take Off Your Pants and Jacket, Tom, Mark et Travis ravivent leur jeunesse éternelle avec la troisième partie d’”Anthem”. Un pur morceau de pop punk rapide et efficace, où les voix des deux chanteurs s’harmonisent parfaitement.

C’est d’ailleurs la marque de fabrique de ce One More Time… : les partitions sont toutes partagées de façon équitable entre les ego de chacun. Ça fait du bien de les voir enterrer les conflits passés. On retrouve le Blink d’antan dans le single explosif “Edging”, et même des titres pensés pour les stades et les concerts avec les “olé, olé, olé” entêtants de “Dance With Me”. L’autre track puissante de l’album est sans aucun doute “More Than You Know” et ses guitares saturées, presque post-hardcore, avec ces touches reverse au synthé dont on se délecte en boucle.

Mais le morceau qui nous emballe et nous émeut le plus est le titre éponyme de l’album, “One More Time”. Une ballade simple mais somptueuse, quatre accords de guitare frottés où le groupe se montre particulièrement vulnérable et sincère. Les paroles évoquent leur séparation et les difficultés de la vie qui ont failli les tuer littéralement, du crash de Travis au récent cancer de Mark. Les voix de Tom et son camarade bassiste sont en osmose, pour composer le plus beau morceau de Blink de ces dix dernières années. Notre coup de cœur absolu, alors que la deuxième partie de l’album, sympathique mais moins inspirée, apporte tout de même du rab bienvenu.

#3. Blink-182 (2003)

C’est d’une banalité consternante de dire que le cinquième album studio du groupe, parfois surnommé Untitled, est aussi celui de la maturité. Pourtant, c’est littéralement vrai pour les trois amis, qui sont devenus papas entre-temps. Après Enema of the State et Take Off Your Pants and Jacket, Blink-182 va opérer un virage surprenant avec leur disque éponyme. Plusieurs même, dans une volonté de grandir et de mettre au placard les blagues scato et autres délires d’adolescents. Aussi, on ne s’étonne pas que l’album débute sur “Feeling This”, morceau né de la symbiose vocale parfaite entre Tom et Mark, dont les paroles évoquent à la fois la luxure et l’amour sous ses deux aspects d’ombre et de lumière.

La suite de la tracklist est tout aussi travaillée et complexifiée par le biais de plusieurs instruments parfois inédits pour le groupe, dont la contrebasse, le piano et le violoncelle dans “I Miss You”, somptueuse ballade et hymne des cœurs brisés après rupture amoureuse pendant l’adolescence. On aime aussi la pop gothique de “All of This” (avec Robert Smith de The Cure en feat, s’il vous plaît), le chant rétro de “Stockholm Syndrome” enregistré avec un micro des années 1950, les interludes jazzy et hip-hop comme “The Fallen Interlude” ou la power pop new age et galvanisante de “Always”, qui a certainement dû rendre jaloux Weezer et Jimmy Eat World à l’époque.

Ce fameux Untitled est sûrement la version finale de Blink-182, pas forcément celle qu’on aime le plus, mais définitivement la plus évoluée. Un album qui les a propulsés au panthéon des plus grands groupes de pop punk du XXIe siècle, et qui a probablement inspiré leurs héritiers, de Fall Out Boy à Paramore en passant par The All-American Rejects.

#2. Enema of the State (1999)

Si le pop punk est né entre les mains de Bad Religion et Green Day dans les années 1980 (quoique certains puristes y voient les premiers signes chez les Ramones voire les Beach Boys dès les seventies), la version contemporaine du rock mainstream pour prépubères a véritablement explosé avec cet album : Enema of the State. Un monument du pop punk, monolithe ultime de l’humour lubrique des membres et de leur folie créatrice pour concevoir des riffs capables d’animer n’importe quel frat club américain.

Enema of the State est un album tout simplement culte, de sa pochette provocante avec l’ancienne star du porno Janine Lindemulder à ses singles catchy et explosifs, avec le banger ultime “All the Small Things” en tête. C’est aussi l’arrivée de Travis Barker, l’un des meilleurs batteurs de sa génération, qui va rendre les compositions de Tom et Mark bien plus techniques et rythmiques, comme en témoigne la partition folle de “Don’t Leave Me”. Enema of the State sacralise à merveille la vie des millennials à l’adolescence, de la frustration sexuelle (“Dumpweed”) à la liberté acquise avec la majorité (“Anthem”) en passant, évidemment, par l’indémodable syndrome de Peter Pan (“What’s My Age Again ?”).

Blink-182 commence également ici à dévoiler sa sensibilité mélodique, plus mature, qui suivra véritablement avec les deux albums suivants. On parle sans surprise de la géniale “Adam’s Song”, une track sombre ponctuée par des notes de piano mélancoliques qui a failli ne jamais voir le jour tant elle est incohérente avec le reste de l’album. Dire qu’Enema of the State a eu un impact sur le rock contemporain de ces 20 dernières années est un euphémisme ; Tom, Mark et Travis ont véritablement révolutionné le genre avec ce petit bijou de pop punk, qui a pavé la voie à des groupes de l’époque comme Sum 41 (All Killer, No Filler), Simple Plan (Still Not Getting Any…), Paramore (Riot!), All Time Low (Nothing Personal) ou encore Fall Out Boy (Infinity on High).

#1. Take Off Your Pants and Jacket (2000)

Comment offrir un successeur à Enema of the State, claque critique et commerciale, qui a complètement bouleversé la scène pop punk au début des années 2000 ? Blink-182 l’a fait avec l’album le plus complet et impressionnant de sa carrière juste un an après, avec Take Off Your Pants and Jacket. Un opus qui porte bien son nom, où les trois amis se mettent à nu et livrent leur plus bel effort. La fin de l’adolescence et le début du monde adulte ? Oui et non, même s’ils font preuve de maturité dans le magistral “Stay Together for the Kids” et sa thématique sur le divorce, alors qu’on s’éclate toujours comme des gosses sur le riff énervé de “First Date”.

Évidemment, la cote de l’album s’est envolée à l’époque avec ses nombreuses apparitions dans les teen movies type American Pie (“Every Time I Look for You”), mais il y a un petit quelque chose en plus sur ce Take Off Your Pants and Jacket qui nous chamboule. C’est sûrement dû aux affres de la solitude ressenties par Mark dans “Story of a Lonely Guy”, au cri de guerre révolutionnaire d’”Anthem, Part Two” ou encore aux hymnes punk “The Rock Show” et “Reckless Abandon”. Des morceaux plus réfléchis qui nous font comprendre qu’après une dizaine d’années d’existence, Blink-182 a enfin trouvé sa voie dans le parcours tumultueux du rock.

Oui, il y aurait évidemment débat avec le classique Enema of the State, mais Take Off Your Pants and Jacket est un album plus sombre et introspectif, qui a aussi cartonné à l’époque. Et rien que pour avoir fait aussi fort que leur précédent opus révolutionnaire, avec des morceaux techniquement plus poussés et inventifs, on a envie de lui offrir cette première place totalement méritée.

La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Festival Jazz » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de jazzmezencjazz.com est de débattre de Festival Jazz dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Festival Jazz », vous est volontairement proposé par jazzmezencjazz.com. Connectez-vous sur notre site internet jazzmezencjazz.com et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.

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