« Nouvelle Vague » de Richard Linklater. JEAN-LOUIS FERNANDEZ
Pour aller plus loin
Une reconstitution du tournage d’« A bout de souffle » et du Paris des années 1960 par un Texan, le prolifique et versatile Richard Linklater (« Hit Man », « Boyhood ») ; Jean-Luc Godard, les Ray-Ban clouées sur le nez, en franc-tireur folklorique et héraut en devenir d’une Nouvelle Vague de papier glacé ; un festival de simili sosies et de name-dropping, chaque personnage (Truffaut, Chabrol, Rohmer, Rivette, Rossellini, Cocteau, Bresson, etc.) apparaissant dans une pose face caméra avec son nom affiché à l’écran ; un dialogue gorgé de citations mille fois documentées que même un biopic wikipédiesque n’oserait pas aligner : rien ne devrait marcher et pourtant, « Nouvelle Vague » charme et grise.
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Nul second degré ou pastiche distancié, façon « le Redoutable », de Michel Hazanavicius. On n’est pas non plus dans l’hommage déférent mais dans la fougue, l’énergie du tournage et des premières fois. Dans le plaisir de voir s’inventer artisanalement, avec panache, pas mal d’inconscience et ô combien de réticences, un film révolutionnaire. La guéguerre pleine d’admiration réciproque entre Godard et son producteur Georges de Beauregard savamment entretenue par les provocations du cinéaste, la camaraderie amoureuse qui naît entre le débutant Belmondo et la star hollywoodienne Jean Seberg, l’équipe – aréopage improbable mené par le premier assistant Pierre Rissient et le directeur de la photo Raoul Coutard, grand dadais peu cinéphile, revenu du front vietnamien où il tournait des documentaires –, plus ou moins solidaire des lubies de son metteur en scène : « Nouvelle Vague », avec son style d’époque en noir et blanc, est habité par la vivacité d’une jeunesse et d’une émulation artistiques qui pourraient être d’aujourd’hui.
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La distribution y est pour beaucoup, entièrement composée de nouvelles têtes : Guillaume Marbeck (Godard), Zoey Deutch (Jean Seberg), Aubry Dullin (Belmondo)… En sortant du film, on a envie de les retrouver, de se lancer dans le cinoche et de crier à notre tour : « Moteur, Raoul ! » « A bout de souffle » fut l’invention du be-bop au cinéma. Jazzy, idolâtre et pétillant, « Nouvelle Vague » est celle, plus discrète, du swing fétichiste.
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