Quatre compositeurs incontournables arrivent à l’affiche
À ne pas manquer, pour la rentrée musicale 2024: plusieurs concerts et spectacles qui mettent en avant Fauré, Mozart, Honegger et Gérard Massini. Notre sélection.
Il en va des compositeurs comme de tous les artistes. Certains, comme Mozart, n’ont nullement besoin d’un anniversaire pour être joués comme il se doit alors que d’autres n’auront que ces occasions pour se rappeler à notre mémoire trop sélective. En 2024, gageons que ni Puccini (centenaire de la mort) ni Bruckner (bicentenaire de la naissance) ne verront leur postérité transformée par ces chiffres ronds. Mais pourquoi pas Fauré qui mérite toujours mieux que l’estime discrète dont on l’entoure?
Notre petite sélection de début d’année tient plutôt compte des belles occasions proposées par des institutions ou des organisateurs de concert inspirés. Ce qui fait qu’on saluera ici davantage Honegger que Milhaud (disparu il y a cinquante ans). Et si l’on ne cite que Gérard Massini parmi les compositeurs vivants, ce n’est qu’un exemple parmi tous ceux qui vivront des créations ces prochains temps, à l’OCL, au Sinfonietta, à la SMC, à Saint-François et ailleurs dans le canton.
Gabriel Fauré
Toutes les occasions sont bonnes pour écouter la musique de Gabriel Fauré, dont on ne joue la plupart du temps que quelques chefs-d’œuvre, alors que le corpus est vaste et toujours inspiré (son «Requiem» est d’ailleurs prévu en fin de saison de l’OCL). Si le centenaire de sa disparition permettait de rejouer des partitions négligées, ce ne serait que justice.
Du 12 au 14 janvier, le festival Arts & Lettres lance les festivités avec une belle assurance, en s’associant au pianiste Eric Le Sage qui avait chapeauté l’intégrale de la musique de chambre parue en 2015 (Alpha). Le pianiste français ouvre les feux en solo en mettant Fauré en miroir avec Schumann. Alliage approfondi le lendemain avec des mélodies de Clara et Robert Schumann associées à celles de Fauré à travers la voix inestimable de Sandrine Piau. Sonates, trios et quatuors résonneront dimanche en feu d’artifice.
W. A. Mozart
La saison de l’Opéra de Lausanne s’avère faste pour apprécier encore et toujours la verve et la plénitude de la musique de Mozart. Fin janvier verra le retour de la très piquante version de «Così fan tutte» transposée par Jean Liermier dans l’univers des séries de téléréalité.
La mise en scène du directeur du Théâtre de Carouge avait été présentée une première fois en 2018. Elle reprend vie dans une toute nouvelle distribution – à l’exception du truculent Robert Gleadow en Guglielmo. Et l’OCL sera placé cette fois-ci sous la conduite de Diego Fasolis.
En mars, ce sera au tour de «La flûte enchantée» de réjouir le public lausannois dans une nouvelle production signée par le directeur sortant. Eric Vigié a tiré tous les fils de soie orientale de cette œuvre inépuisable et promet un décentrage inédit.
Lausanne, Opéra, «Così fan tutte», du 28 janv., au 4 fév., «Die Zauberflöte», du 14 au 24 mars, www.opera-lausanne.ch
Arthur Honegger
Trop souvent, Arthur Honegger véhicule l’image d’un compositeur sérieux. Mais le Suisse savait aussi s’amuser. Pour preuve, «Les aventures du roi Pausole», d’après le roman coquin de Pierre Louÿs, firent un sacré tabac en 1930 au théâtre des Bouffes-Parisiens, par un public séduit par la loi fondamentale du royaume de Tryphène qui proclame fièrement: «À ton voisin, jamais tu ne nuiras. Mais à part ça, fais tout c’que tu voudras!»
Une intrigue loufoque, une musique épicée et truculente, des strophes bien troussées signées Albert Willemetz, cette opérette est un pur joyau qui n’a que trop rarement l’honneur des scènes. On se souvient d’une production remarquable signée Gisèle Sallin pour l’Opéra de Fribourg il y a vingt ans. Retour à Fribourg et à Lausanne pour cette leste pochade, grâce aux jeunes chanteurs de la HEMU.
Fribourg, Équilibre, sa 17, di 18 fév. – Lausanne, Opéra, sa 27, di 28 avril, www.hemu.ch
Gérard Massini
Compositeur aussi prolifique que précoce, Gérard Massini écrit une musique hybride entre jazz et classique, marquée par un sens inné de la pulsation et un goût pour la mélodie lyrique. Ses projets les plus ambitieux sont tournés vers le théâtre musical. Après «Salomé» en 2018, voici «Eden Park», nouvel opéra en création à l’Oriental de Vevey avec la participation de l’ensemble Voix de Lausanne de Dominique Tille, lequel signe la mise en scène et la direction musicale.
L’histoire plonge dans les années de la Prohibition aux États-Unis et retrace en particulier le destin flamboyant et funeste de George Remus, célèbre distillateur illégal surnommé le «Bootleg King» qui inspira à Francis Scott Fitzgerald le personnage de «Gatsby le magnifique», et de sa femme Imogene. Un concentré jazzy des années folles!
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