« TK 421 », voilà un son qui nous replonge dans le bain des des années 80, et qui peut évoquer certains titres de Prince, eux-mêmes inspirés d’un certain groove funky déjà présent chez Stevie Wonder. Enfin c’est une longue tradition et celui qui, en 2024, continue à l’embrasser et à nourrir la flamme, c’est Lenny Kravitz. Beaucoup l’ont reconnu, j’imagine. « TK 421 », une allusion très précise à la saga Star Wars, est le premier titre de son nouvel album à paraître ce mois-ci, Blue Electric Light. Son premier depuis l’année 2018. Que Kravitz a enregistré, comme le précédent, dans la maison qu’il possède sur l’île d’Eleuthera – c’était le nom d’un pape grec, aux débuts de la chrétienté – une bande de terre tout étroite de l’archipel des Bahamas, bordée de plages de sable rose. Une maison dont il a équipé une partie en studio d’enregistrement, bien sûr. Kravitz, capable de jouer d’à peu près tous les instruments, y prépare seul l’enregistrement de ses productions musicales. Au début du printemps 2020, il s’y était rendu pour se reposer entre deux parties d’une tournée mondiale qu’il devait vite reprendre. Et puis, comme nous tous en cette période, il a dû changer ses plans. Les confinements à répétition l’ont contraint à tout annuler et, pour lui, les répercussions ont été durables, puisque Lenny Kravitz est resté isolé aux Bahamas plus de deux ans. Bon, il y a pire comme assignation à résidence, c’est certain.

Dans une récente interview, très intéressante, qu’il a accordée au magazine Esquire, il raconte que cette période a été pour lui très riche sur un plan créatif. Qu’il lui arrivait de se réveiller au milieu de la nuit et d’entendre une mélodie, un son qui lui trottaient dans la tête. Il s’y mettait alors sans plus attendre. Il aurait ainsi composé et enregistré la matière d’au moins trois albums. Donc, celui que Kravitz s’apprête à publier, Blue Electric Light, ne représente qu’un certain versant de toutes les chansons qu’il a pu composer er réaliser durant cette période, le plus personnel et introspectif, d’après ses dires. Lenny Kravitz fera une grande tournée des festivals européens de l’été, elle s’arrêtera en France, bien sûr, au début du mois de juillet. On annonce sa participation aux Eurockéennes de Belfort, au Main Square Festival d’Arras et au Musilac Festival d’Aix-les-Bains. Alors je reviendrai, ce sera dans le Very Good Trip d’après-demain, mercredi, sur France Inter, sur le parcours musical de Lenny Kravitz, long de trente-cinq années déjà. Un de ces musiciens qui révèlent le gouffre qui existe parfois, souvent, même, entre les goûts du grand public, d’une part, et ceux, d’autre part, d’une certaine critique, ramenée à l’humilité, elle y est bien obligée, lorsqu’elle constate que ses prescriptions et anathèmes n’ont strictement aucune incidence sur ce que les gens ont envie d’écouter ou non. Dans le courant de sensibilité qui m’a guidé, Lenny Kravitz ne m’a jamais attiré comme un phare, je l’avoue en toute honnêteté. Cependant, avec le temps, j’ai appris, comme disait George Michael, à écouter sans préjugés. Et j’ai eu de bonnes surprises, je vous en parlerai et surtout vous ferai écouter les chansons de Lenny Kravitz, ce sera donc dans l’émission d’après-demain.

Ce soir, beaucoup de blues, blues-rock, blues traditionnel, blues adapté à d’autres territoires aussi. On connaît en France, notamment à Lyon, où elle a séjourné et fondé un groupe avec des musiciens locaux, la chanteuse Sahra Halgan. Elle est originaire de la ville de Hargeisa, située dans la petite bande du nord-ouest de la Somalie, qui longe la frontière éthiopienne, pas loin de Djibouti. Un territoire peuplée par une population qu’on appelle les Issas, et qui revendiquent depuis plus de trente ans leur indépendance pour un territoire qu’ils désignent comme Somaliland. Le titre d’un album que Sahra Halgan, a publié en 2015.

Halgan est un surnom qu’on lui a donné, il signifie, d’après ce que j’ai lu sur le site de RFI, la combattante. Sahra Halgan a fondé dans sa ville de Hargeisa un centre culturel. du nom du Hiddo Dhawr, ce qui signifie « Préserve la culture », qui est également le titre de son nouvel album. Il y a un côté blues-rock garage, presque boogie à la ZZ Top, dans cet excellent titre, « Sharaf », que signe Sahra Halgan, et qui m’a vraiment emballé. Elle est accompagnée par un excellent percussionniste passé par le Mali, Aymeric Krol, il a aussi joué avec Piers Faccini. Il y a aussi le guitariste Maël Salètes, qui a joué au sein d’un groupe qui porte le nom rigolo d’Orchestre tout puissant Marcel Duchamp. Voilà, vous savez presque tout, il n’y a plus qu’à écouter.

Pour en savoir plus, écoutez l’émission…

Playlist :

Lenny Kravitz  « TK 421 »

Sahra Halgan  « Sharaf »

Foghat « Drivin’ On »

The Black Crowes « Dirty Cold Sun » album « Happiness Bastards »

Gov’t Mule  « Stumblebum »

Cedric Burnside « Closer »

Luther Dickinson  « Boom Boom » album « Magic Music for Family Folk »

Chris O’Leary « Who Robs a Musician? » album « The Hard Line »

David Nance & Mowed Sound « Side Eyed Sam » album « David Nance & Mowed Sound »

Norah Jones « Staring at the Wall » album « Visions »

Shay Hazan « A Bite of Sand » album « Wusul »

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