Il affirme que c’est son premier album, son premier «vrai» album. BEN plg dispose déjà d’une jolie collection de projets et autres EP, mais pour le rappeur français, Dire je t’aime, c’est différent. Peut-être parce que Thomas Léger, de son vrai nom, a définitivement trouvé sa patte. Depuis 2013, l’artiste originaire de Tourcoing, dans le nord de la France, a démontré ses capacités à rapper. Après s’être essayé à la trap et à l’autotune, il s’est peu à peu constitué son univers. Paradoxalement, son éviction prématurée en 2022 de Nouvelle Ecole, la téléréalité de Netflix destinée à découvrir le nouveau talent du rap francophone, lui a permis de gagner en notoriété.
«J’ai grandi, j’arrive enfin à pleurer.» Dans cet album, Ben plg se plonge dans les méandres des relations humaines et de ces sentiments parfois si difficiles à exprimer. Introspectif, il affirme qu’il n’a «plus peur du monde», mais n’hésite pas à évoquer ses insécurités. Il explore aussi la masculinité avec un constat un peu amer. «Entre mecs on s’dit pas qu’on souffre/Avec mon gars j’fais comme à Pôle emploi/J’reste devant et j’attends qu’il s’ouvre.» Le rappeur évoque aussi sans fard son nord, sur fond de misère sociale et de lutte de classes comme dans Colorier des HLM, en collaboration avec le Parisien Georgio.
La voix de BEN plg évolue sur des beats teintés d’électro, parfois jazzy, ou encore sur une mélodie de l’incontournable Sofiane Pamart, pianiste coqueluche de la scène rap francophone. Mais c’est surtout sa capacité à passer d’un débit doux à un flow rageur et dur en quelques secondes qui marque. En résumé, on n’a pas peur de lui dire qu’on aime. Etienne Meyer-Vacherand
BEN plg, «Dire je t’aime» (Pour la gloire)
Les chansons douces de Ruisseau Cerise
Disons-le d’emblée: Dans le velours est l’un de mes morceaux préférés de ce début d’année. Déjà parce qu’il porte bien son nom: une étoffe dream pop tissée de beats feutrés et de riffs mordorés, sur laquelle plane une voix diaphane professant un amour éternel. Celle de Ruisseau Cerise, alias Bertrand Vorpe. On connaissait déjà le Biennois, pièce de plusieurs puzzles musicaux aux univers multiples – du folk avec La Harpe, du rock psychédélique chez Los Orioles. Mais pour ce nouveau projet solo au nom sucré, le musicien a troqué son indéfectible guitare pour des nappes électroniques et une envoûtante voix de tête.
C’est juste avant son départ pour une résidence bruxelloise que Bertrand Vorpe achète un synthé et sa première boîte à rythme – il la mettra illico en route dans le train entre Bâle et Cologne. Les expérimentations qui ont suivi aboutissent aujourd’hui avec Velours, EP de six titres évanescents mais accessibles, où s’invitent les grands sentiments et la nostalgie de l’enfance – un kitsch maîtrisé qu’on imagine sans peine en générique d’un film indépendant primé à Sundance. De ces univers doux et chatoyants dans lesquels on s’enroule encore et encore. Virginie Nussbaum
Ruisseau Cerise, «Velours» (Blizzard Audio Club)
Usher, le grand retour
Après sept ans d’absence, le chanteur de R’n’B a sorti son neuvième album le 9 février dernier. Composé de 20 morceaux, Coming Home offre des mélodies teintées de pop, de rap, de jazz et même de funk. Mais ce qui prend l’espace sonore, et à juste titre, c’est la voix suave et puissante de l’artiste de 45 ans. Son dernier album remontait à 2016 avec Hard II Love. Le célèbre lover continue de nous immerger avec tendresse dans son intimité. Ses textes parlent – toujours – de séduction (Please U), de passion (Stone Kold Freak) et de blessure amoureuse (Keep On Dancin’). Les rythmes entraînants de cet album nous ancrent tantôt au début des années 2000, tantôt dans le présent. Une seule chose reste inchangée: la superstar conserve son titre de roi du R’n’B.
Il ne faut pas oublier qu’Usher est aussi un danseur, comme il nous l’a rappelé lors de son incroyable prestation à la mi-temps du Super Bowl dimanche dernier. Le chanteur voulait qu’on s’ambiance en écoutant son opus. Mission accomplie: impossible de rester immobile en écoutant Ruin, en duo avec le Nigérian Pheelz, Cold Blooded avec The-Dream ou Good Good avec Summer Walker et 21 Savage. Sur Coming Home, Usher est définitivement chez lui. Et comme il le dit lui-même dans I Am the Party: «Tout est là baby, je suis la fête.» Chams Iaz
Usher, «Coming Home» (Gamma)
Atkims Cave, pop-folk puissance trois
Leur nom de scène suggère une grotte pleine d’échos, mais leur son évoque plutôt les grands espaces, une plaine balayée par la brise, une virée sous le soleil, les fenêtres grandes ouvertes. Un paysage électro-pop du genre vaste et lumineux, versant ici dans la folk, là dans le rock, qu’on doit à Atkim Caves: le trio valdo-genevois à découvrir – et à garder absolument en ligne de mire.
Ils s’appellent Sacha, Alexandra et Natkim. Deux gars et une fille qui ont eu la bonne idée de mêler leurs univers et leurs timbres, comme une évidence. L’une écrit, l’autre instrumentalise, le troisième gratte et ça donne Limits?, leur premier album après un EP en 2022. Treize titres où les harmonies vocales prennent leur juste place, imprimées sur des beats doux comme sur un solo de guitare. Des arrangements riches, souvent accrocheurs (Kindless Heart intègre directement notre playlist) mais toujours délicats. Quant aux limites que suggère le titre, elles ne s’appliquent à l’évidence pas au groupe: de l’électronique à l’acoustique, de la nostalgie à l’optimisme, Atkims Cave enveloppe ceux qui l’écoutent dans une grande bulle de tiédeur. Le printemps avant l’heure. V. N.
Atkims Cave, «Limits» (Irascible)
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