« L’été était plus frais, peuplé de créatures/La nuit se prolongeait, on oubliait Mercure/Tous les génies lacustres clapotaient dans leur bain. » La magie d’une aube d’été sur un lac, deux voix en écho sur les cordes pincées d’une guitare, une mélodie en apesanteur, quelqu’un qui sifflote au loin… « Le long de tous les lacs s’entassent les prières/De belles promesses en vrac cachées sous chaque pierre/Et à contre-courant, faisant la nage indienne/Tu apparais enfant, délicate sirène. » Toute la simplicité d’un moment de bonheur au cœur d’une nature familière respire dans La Nage indienne, une des plus délicieuses ballades d’un jeune groupe pop français.
Sous le nom The Reed Conservation Society, deux musiciens parisiens, Stéphane Auzenet, auteur-compositeur, chanteur, et Mathieu Blanc, trompettiste, sortaient depuis 2019 des titres pop-folk dans la langue de Shakespeare. En 2024, le duo a choisi celle de Molière pour leur premier album, intitulé, par traduction, La Société de préservation du roseau (1). Une nature où tout serait divin inonde leurs dix titres gorgés de références à l’eau : orages, pluies, rivières, nénuphars et roseaux, larmes également autour d’une Ophélie sur la pochette du disque.
Le retour de Natacha Tertone, étoile filante de la chanson
Le groupe s’est produit ce printemps dans des villages, en zone rurale, préparant de nouveaux concerts intimistes à l’automne (2). Leurs rythmiques souples, leurs riffs de guitares, leur usage bien dosé des chœurs et des cuivres, la fluidité de leurs mélodies leur promettent le meilleur. Stéphane Auzenet, ex-bassiste du groupe Verone, et Mathieu Blanc, virtuose trompettiste jazzy, jouent avec une voix essentielle de la French Pop, Natacha Tertone, dont le seul album Le Grand Déballage (2000) reste dans les mémoires. Avec l’ingénieur du son Yann Arnaud, ils composent une partition évoquant Sheller pour les mélodies, Daho pour les rythmiques et Higelin pour la fantaisie.
Avec mordant et poésie, La Société de préservation du roseau transforme la campagne française en western à la Morricone dans Pylônes, sarcastique morceau rock sur le péril environnemental. Titre planant, Petit coefficient glisse sur la mer quand Laïka explore l’espace au son d’une boîte à rythme. Il faut aussi découvrir À cœur joie, chanson dramatique traitée avec délicatesse, Saint-Elme dans le désert, ballade blues mystique. La large palette de ces orfèvres pop promet une belle aventure.
(1) Album : La Société de préservation du roseau par The Reed Conservation Society, Violette Records, 17 €.
(2) Concerts : Saint-Jean-de-Monts le 11 octobre, Fontenay-aux-Roses le 12 octobre, Montpellier et Marseille à venir.
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