C’était le cas vendredi avec la Maloya Jazz Xperianz d’Emy Potonié suivie du Trio Sumrrá. Puisque c’est l’heure des commentaires, on s’est un peu étonné de voir un TPA nettement moins rempli que la veille, avec surtout un public de parents et amis en soutien de la saxophoniste péï et de ses musiciens, public qui s’est égayé, une fois leur prestation terminée, sans afficher la moindre curiosité pour le groupe ibérique annoncé pourtant comme « la « rareté de ce Jazz en l’Air. C’est peu de le dire… Ces trois-là, Manuel Gutiérrez, Xacobe Martínez Antelo et L.A.R. Legido, m’ont fait, perso, ma soirée ! Il faut préciser que, avant, « l’expérience » affichée avec redondance au nom du maloya plus que du jazz, à mon humble avis, m’a laissée sur ma faim et sans entrain. Oui, Emy a une jolie voix et des anches aguerries, mais une garde rapprochée pas encore assez unie pour s’avérer spectaculaire, comme par magie, plus un jeu de scène parfaitement cliché qui n’est pas plus ma tasse de thé que celui de Tin Poppy à laquelle elle aime se référer… Sorry, mais un peu léger pour un rendez-vous international jazzy. Les goûts et les couleurs partagés, dans mon cas, n’étaient pas d’actualité. Voilà pour le froid. L’ambiance a changé, par chance, dès que les Galiciens ont fait leur entrée, créant en instantané, chacun derrière son instrument, le tableau métissé de musique, de théâtralité et aussi d’esprit, dans lequel , spontanément on a envie d’entrer pour se laisser bluffer. Avec trois personnages tellement atypiques et différents, qu’un jeu de regards de l’un à l’autre s’active pour les identifier alors que l’ouïe, elle est immédiatement confortée par les notes aux silences mêlées, avec clairement, et l’air de ne pas y toucher, du talent.
Viva Galicia !
Manuel derrière son piano gardera sa mine consternée et quasi lunaire toute la soirée, laissant, quand il faut, ses doigts subtilement effleurer le clavier comme s’ils étaient indépendants de sa volonté. Voilà pour ce qu’on pourrait nommer le personnage du clown triste, lorsqu’à l’autre bout de la scène, sans se soucier non plus, a priori, de ce qui se passe autour de lui, L.A.R. Legido, niché dans ses batteries, qui ne sont pas toutes musicalement légitimes mais aussi de cuisine, entame avec le même mutisme, et un emballement enfantin qui fait nos délices, la partition comique du lutin de service. Et au milieu des deux, genre M. Loyal, normal et joyeux, délaissant au moment opportun sa contrebasse dont il tire, comme ses copains des vibrations et autre inventions de son imagination, pas «piquées des hannetons », Xacobe parle, pour éclairer gaiement le client sur sa formation et ses ambitions. Il est question de ces « Visions » planétaires et pourtant singulières qui estampillent leur musique et leurs intentions. Tout comme des « forces gravitoires », d’une « périphérie universelle », ou de « l’homo sapiens », en toute conscience ils revisitent « l’espace intérieur » sans oublier de dérouler la fresque historique remontant à 13,700 millions d’années… merci JC ! Et tout cette créativité et ses dingueries scéniques plus que sensées, nous laissent… babas, admiratifs et en joie. On se laisse bercer et on écarte les quinquets, enchantés par une alchimie jazzy si réussie et, rareté confirmée, pétrie d’une drôlerie emplie de sagacité. C’est ça et, croyez-moi, vous pouvez regretter d’avoir manquer Sumrrà !
Marine Dusigne
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