En plein milieu du grand album psychédélique des Beatles, le fameux Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, paru en mai 1967, juste après une chanson « indianisante » signée George Harrison et un rock bizarre qui faisait un peu penser aux Doors, qui venaient de publier leur premier album, eh bien il y avait ça : When I’m Sixty Four, quand j’aurai soixante-quatre ans. « Quand je serai plus vieux et que je perdrai mes cheveux, dans bien des années, auras-tu encore besoin de moi, me nourriras-tu encore ? ». Une chanson rétro, au style parodique, qui décrivait, sur un ton loufoque, le quotidien imaginaire d’un couple de retraités d’autrefois. Une chanson dans le style des années 30, qu’aurait pu chanter Fred Astaire. Un des premiers airs, encore sans paroles, que Paul McCartney avait trouvé, vers l’âge de quinze ans, sur le piano droit du salon familial du 20, Forthlin Road, à Liverpool. L’instrument sur lequel jouait son père, Jim, un musicien amateur.
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Jim avait transmis à son fils Paul son amour de la musique. Né en 1902, il animait, en veste de smoking, son propre Jim Mac’s Jazz Band et, après s’être ruiné les dents en jouant de la trompette, il ne jouait plus que du piano. L’oncle Jack était au trombone, un cousin, aussi, était de la partie et, grâce à eux, la salle des fêtes du quartier s’animait. En ces temps lointains où la musique enregistrée n’existait pas, ou si peu, eh bien si on avait envie d’en écouter, il fallait en faire soi-même. Ce qui, au fond, serait encore vrai aux débuts des Beatles, comme des Stones, d’ailleurs. Et lors des fêtes de famille, bien sûr, tout le monde chantait.
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Les McCartney descendaient de cette importante communauté irlandaise qui était venue chercher du travail à Liverpool. Une ville qui, au tournant des dix-huitièmes et dix-neuvième siècles, avait été, le plus important port marchand de Grande-Bretagne. On y comptait alors deux mille navires de fort tonnage, soit un tiers de plus qu’à Londres. Mais cette période florissante n’était plus qu’un souvenir, surtout après la Grande Dépression économique des années 1930, dont la ville ne s’est jamais remise. Une Dépression qui fut à la source d’une émigration massive des Irlandais de Liverpool vers les États-Unis. Le Liverpool dans lequel est né Paul McCartney, le 18 juin 1942 à l’hôpital de Walton, dans le nord de la ville, a néanmoins subi d’autres maux, bien plus profonds, qui expliquent, sans doute, cet élan exceptionnel, cette vitalité folle propre à la jeunesse et à la musique de cette ville.
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Imaginez : entre le 17 août 1940 et le 10 janvier 1942, Liverpool a subi pas moins soixante-huit bombardements, sans compter les alertes, dix fois plus nombreuses. Paul, enfant, grandit dans une ville en ruine, dévastée. Dix mille maisons ont été détruites, totalement ou en partie, on a compté deux mille six cinquante morts, le plus souvent enterrés dans des fosses communes, et plus de deux mille blessés graves. Quantité de familles se sont retrouvées sans eau ni électricité dans des immeubles tenant à peine débout alors il a fallu reconstruire et vite. Les McCartney font partie de ces familles qu’il a fallu reloger. D’abord dans des meublés et préfabriqués provisoires. On a construit en lisière de la ville de nouvelles maisons, des immeubles en brique de quatre étages. C’est dans ce décor que Paul et son jeune frère Mike ont grandi. Le premier immeuble dans lequel ils ont vécu a été construit dans la banlieue sud, près de l’aéroport et de l’usine de moteurs Ford. Comme le raconte Paul dans le livre que lui a consacré son ami Barry Miles, Many Years from Now, « il manquait aux gens », dit-il, « la vie de la rue, le pub du coin, les petits magasins et le sens de la communauté ». Et pourtant, cette situation exaltait l’enfant qu’il était. « On avait, dit-il encore, l’impression d’être comme Christophe Colomb, au bout du monde connu, prêts à basculer de l’autre côté ». Pour les jeunes banlieusards de Liverpool qui grandissaient, comme Paul, dans un ghetto ouvrier, il n’y avait alors strictement rien. Et c’est quand il n’y a rien, rien à quoi s’intégrer, rien à quoi se comparer, qu’on peut, peut-être, le plus rêver.
Quelles perspectives avait le jeune Paul ? L’armée, sans aucun doute, le service militaire était encore obligatoire au Royaume Uni. Quand il se baladait dans les bois, près de chez lui, il s’imaginait chassant l’ennemi, une baïonnette entre les mains. Son père avait quitté l’école à quatorze ans. Cet homme plutôt conservateur et résigné à son sort exerçait un emploi modeste de représentant de commerce, lié à la bourse du coton. Son évasion, hormis la musique, c’étaient les mots croisés et, pour s’instruire, lire l’encyclopédie qu’il s’était offerte à crédit. Il rêvait de voir Paul ingénieur. Sa mère, Mary, la Mother Mary de Let It Be, une infirmière qui était devenue sage-femme à domicile, avait plus d’ambition encore : elle imaginait Paul médecin. Cette femme affectueuse, chaleureuse, qui parcourait les rues de Liverpool à vélo, dans son uniforme bleu nuit, l’encourageait à apprendre, à mieux parler, elle corrigeait son accent. Sa mort survenue en 1956, consécutive à un cancer du sein qu’elle n’avait pas soigné, ni même déclaré, dans ces milieux, on serrait les dents et ne se plaignait de rien, est le premier malheur à avoir frappé Paul, qui n’avait que quatorze ans. Une épreuve qui allait le rapprocher de John Lennon, rencontré l’année suivante, en 1957, lequel allait lui aussi bientôt perdre sa mère, une mère d’autant plus admirée qu’elle avait été hélas, pour lui, le plus souvent absente.
Pop & co
4 min
Programmation musicale :
The Beatles :
- « When I’m Sixty-Four – Remix » extrait de l’album « Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band (Super Deluxe Edition) »
- « Your Mother Should Know – Remastered 2009 » extrait de l’album « Magical Mystery Tour »
- « Honey Pie -Remastered 2009 » extrait de l’album « The Beatles »
- « Martha My Dear – Remastered 2009 » extrait de l’album « The Beatles »
- « The Long and Winding Road – Naked Version/ Remastered 2013 » extrait de l’ album « Let It Be… Naked »
Wings :
- « Bluebird » extrait de l’album Paul McCartney « The 7’’ Singles »
- « You Gave Me the Answer – 2014 Remaster » extrait de l’album Paul McCartney « The 7’’ Singles »
- « Let ‘Em In » extrait de l’album « Wings at the Speed of Sound (Archive Collection) »
- « Baby’s Request » extrait de l’album Paul McCartney « The 7’’ Singles »
Paul McCartney : « Goodnight Tonight – Single Version » extrait de l’album Paul McCartney « The 7’’ Singles »
Michael Jackson : « The Girl Is Mine » (with Paul McCartney) extrait de l’album « Thriller »
Paul McCartney :
- « I Do » extrait de l’album « Driving Rain »
- « My Valentine » extrait de l’album « Kisses on the Bottom »
- « Back in Brazil » extrait de l’album « Egypt Station »
La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Festival Jazz » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de jazzmezencjazz.com est de débattre de Festival Jazz dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Festival Jazz », vous est volontairement proposé par jazzmezencjazz.com. Connectez-vous sur notre site internet jazzmezencjazz.com et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.