Dans le rap outre-Atlantique, la mode est aux superproductions d’1h30 où les collaborations prennent le pas sur les inspirations solitaires. Après Travis Scott et son blockbuster « Utopia » sorti durant l’été, le rappeur Drake revient avec « For All the dogs », un album de 23 titres aux innombrables featurings. De quoi nourrir les attentes des innombrables fans de l’artiste aux multiples Grammy Awards et à la voix nasillarde identifiable entre mille ?
Juif, originaire de la banlieue chic de Toronto et icône de la sitcom canadienne Degrassi : La nouvelle génération… Rien ne prédestinait Drake à une telle carrière dans le rap. Malgré ce déficit originel de street credibility, longtemps source de moquerie, Aubrey « Drake » Graham a su s’imposer comme une star interplanétaire du genre dans les années 2010. Accumulant les records d’écoute, il impose le « son de Toronto » : « du rap brumeux, mélancolique et lent avec des samples de RnB », comme le décrit la journaliste Brice Bossavie, partie sur les traces de l’artiste pour Society. Un rap laissant place à l’émotion, qui participe à le « popifier » et l’éloigner du gangsta rap qui domine le paysage hip-hop de l’époque. Véritable ambassadeur pour sa ville natale, il ouvre la voie à d’autres, comme son compatriote Tory Lanez. Le torontois se voit même remettre les clés de la ville par le maire en 2016.
Des ténèbres à la médiocrité
Depuis des semaines, la pochette de son huitième album solo enflammait la toile. Réalisée par son fils, aussi présent sur le morceau « Daylight », elle représente une sorte de chien sur fond noir, aux oreilles immenses semblables à des cornes, les yeux rouges. Une esthétique enfantine mais ténébreuse censée annoncer la couleur du projet et réaffirmer le statut de l’artiste dans l’industrie. Sur « For All The Dogs », Drake s’éloigne indubitablement des expérimentations house de son précédent projet solo « Honestly, Nevermind » (2022). Les premiers morceaux laissent entrevoir une atmosphère brumeuse nourrie de rythmiques percutantes et de flows efficaces. En les parsemant de samples jazzy, de pianos mélodieux voire de chœurs gospel, l’influence d’un Kanye West, avec lequel l’artiste canadien est pourtant en froid depuis de nombreuses années, se fait sentir.
Peu à peu, la liste innombrable des invités semble pourtant diluer l’esprit du projet. Avec la star du reggaeton Bad Bunny, Drake propose un son dansant, mais presque inapproprié au regard des premiers titres. La deuxième partie du projet est aussi marquée par une collaboration sans saveur avec Chief Keef, pourtant l’un des précurseurs de la drill, style de rap caractérisé par sa dimension sombre et son imagerie violente. À l’exception des plus sincères « 8am in Charlotte » et « Away From Home », Drake semble retomber dans sa zone de confort et ses travers de séducteur qui avaient donné naissance au douteux « Certified Lover Boy » (2021). Les pianos font place à des synthés planants dans un défilé de titres peu inspirés. À l’image du thème de « Polar baby », qui conclut le projet, « For All the dogs » apparaît comme une œuvre bipolaire, où le rap brut côtoie une pop plus attendue, porté par des ambitions que l’artiste ne parvient pas à tenir sur l’ensemble du projet.
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