La ville natale du plus grand sonneur breton, Matilin an Dall, ou Mathurin l’aveugle en français (1789-1859), considéré comme un véritable virtuose de la bombarde au point d’être qualifié dans la presse de l’époque de « Paganini celte », se devait d’avoir son bagad ! Justement, après l’inauguration d’une stèle sur la maison natale de Matilin, rue Gauguin, à l’arrière de l’église Notre-Dame de L’Assomption, Robert Favennec et Robert Hotte décident de créer, en septembre 1949, le bagad de Quimperlé et de le nommer « kevrenn duik ». Ils suivent ainsi la voie ouverte par les cheminots de Carhaix, qui ont fondé la première formation de ce type en 1948, et fondent après celui de Quimper, l’un des trois premiers bagadoù de l’histoire.
2 Les sonneurs à la ceinture rouge
À sa création, le bagad opte pour la chemise blanche et un costume noir. Mais comment se distinguer des autres ensembles du pays de l’Aven qui se sont constitués les années suivantes dans ce territoire où le noir est couleur ? Au début des années 1960, les sonneurs de Quimperlé décident d’arborer une large ceinture rouge pour égayer leur costume et surtout se démarquer des autres. Tout d’abord en feutre rouge, elle est désormais en velours. Cette évolution vestimentaire s’accompagne, quelques années plus tard, d’un allègement destiné à apporter plus de liberté de mouvement aux musiciens engoncés dans leur tenue. Le « chupen » (veston) est abandonné, ainsi que le chapeau puis la cravate.
3 Un premier titre remporté à Toulfouën
Officiellement, le bagad a décroché son premier et unique titre de champion de Bretagne en 1989. Mais dès le début des années 1950, les premières kevrenn cherchent à se mesurer dans des concours. En 1951, lors du pardon des oiseaux, organisé en forêt de Toulfoën, les Quimperlois s’envolent vers le sommet du classement et finissent premier ex aequo avec Quimper, dans ce championnat de « kevrennoù » qui réunissait beaucoup moins de formations que celui des bagadoù de première catégorie. Entre 1964 et 1972, le bagad met les concours et championnats sur pause. Après cette longue parenthèse, les sonneurs quimperlois intègrent la 3e catégorie. Et dès 1976, ils accèdent en 1re, profitant d’un nouveau souffle porté par l’arrivée de musiciens issus des rangs du bagad du lycée.
4 Le soutien des cheminots
Dans les années 1980, le bagad enrichit son répertoire en s’aventurant vers des compositions aux accents jazzy sous la houlette du penn soner de l’époque, Pierrick Tanguy.
La formation quimperloise est invitée dans plusieurs festivals de jazz et noue des relations artistiques avec plusieurs pointures, tout particulièrement le contrebassiste Henri Texier. Cette collaboration débouche sur l’enregistrement d’un album commun, « Kerjadenn » en 1993, puis d’un spectacle intitulé « Les 40 rugissants » et joué une seule fois, en plein air à Quimperlé au Coat-Kaer. Cette représentation attire près de 3 000 spectateurs et reçoit le soutien de… la SNCF. À chaque passage d’un train durant le spectacle, sur la voie ferrée située à proximité, le conducteur de la locomotive actionnait la sirène, apportant une note supplémentaire à ce croisement musical entre le jazz et le répertoire traditionnel.
5 De la scène de Paris Bercy à celle du Hellfest
Le bagad a exploré de nombreux horizons musicaux au gré de ses diverses collaborations artistiques. Les Quimperlois se sont ainsi produits aux côtés de Roger Hodgson, l’ancien chanteur de Supertramp, sur la scène de Paris Bercy pour le spectacle « Excalibur » d’Alan Simon. Ils ont également participé, en 2001, au dernier album studio de Jean-Jacques Goldman intitulé « Chansons pour danser ». En juin 2017, ils ont participé à une autre aventure musicale en montant sur la scène du Hellfest, le festival de hard rock de Clisson, avec le groupe celto-punk Les Ramoneurs de menhirs. Un souvenir décoiffant pour les sonneurs, plus habitués à l’an dro qu’au pogo !
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