Robin Mckelle dans les pas d’Ella …
FESTIVAL On commence par la fin des présentations de guest-star pour ce nouveau satellite de la planète jazzy qui commence aujourd’hui, avec, saisie entre deux avions, la diva des USA programmée dimanche, lors de l’escale à Paris de sa fin de tournée hexagonale qui passait ces jours-ci par Lyon, avant son arrivée triomphale à la Réunion. Entretien
Déjà venue dans l’océan Indien ?
Robin Mckelle. Oui, j’ai déjà voyagé il y a huit ans jusqu’à l’ile Maurice, mais sans jamais mettre les pieds à la Réunion. Et je suis d’autant plus heureuse à l’idée de la découvrir cette semaine dans les meilleures conditions, celles d’un festival de jazz ! Avec, qui plus est, la chance de disposer de quelques jours pour profiter de ce pays avant de reprendre la tournée en Europe…
Comment et quand avez-vous découvert le jazz ?
Grâce au piano, quand j’avais 13 ans. Je l’apprenais en version classique depuis mes 5 ans, quand l’un de mes professeurs m’a initiée pensant que, comme j’avais aussi des disposions pour le chant, je pourrais bien apprécier cette musique. Et, de fait, je me suis laissée tentée et j’ai intégré par la suite le big band du lycée, poursuivant cette pratique à l’université, pour mieux continuer à étudier le jazz dans une fameuse école de Miami
Et quand avez-vous su que la musique serait votre métier ?
Très jeune, en réalité. Je crois que je l’ai toujours pressenti (avec une mère chanteuse, par dessus le marché) la musique me semblait correspondre à mes envies, mais sans genre prédestiné pour commencer, appréciant pendant des années de jouer du classique, de chanter pour l’opéra aussi bien que les comédies musicales… C’est toujours un peu compliqué, de choisir, d’autant que ce genre était peu présent à la maison où mes parents écoutaient davantage Whitney Houston ou Mikael Jackson. Mais finalement, au bout de quelques années, c’est le jazz qui la emporté ! Il correspondait davantage à mes rêves et, en étudiant, j’ai pu faire mon choix. Le style, le chant, le swing, la liberté qu’offre le jazz étaient faits pour moi. C’est à l’université que j’ai eu la révélation.
Et la découverte d’Ella Fitzgerald ?
Je ne sais plus très bien où j’étais quand jej l’ai entendue la première fois mais je me doute que c’était à l’occasion d’un Noël dont les chants, aux USA, sont très populaires et tournent en boucle à la radio en fin d’année et je crois bien que je l’ai entendue chanter « What are you doing New Year eve ? »et que je suis restée bluffée par le timbre incroyable de sa voix , son style et toute la force de son chant décuplé. je l’ai écouter plus tard et j’ai été enchantée de savoir que c’était bien elle, Ella, qui m’avait envoyé un signe de connivence à l’époque de mon enfance. Elle est devenue alors pour moi une référence comme Billie Holiday ou Sinatra dont les répertoires ont étoffé mes cours à Miami
Qu’est ce qui vous a décidée à lui rendre hommage en enregistrant pour elle, à 48 printemps, ce 9e album qui nous vaut de vous accueillir bientôt sur la scène de La Friche ?
Ça s’est imposé comme une évidence pendant les confinements du Covid qui, pour bien des gens, ont été des temps de réflexion, facteurs souvent de changement de vie ou d’objectifs . Ella, pour moi, représente la puissance de la voix, à la fois lyrique et sensible, avec énormément de scats comme je les adore et qui lui donnent cette richesse instrumentale permettant des échanges magiques avec les musiciens en improvisation, notamment. J’étais un peu perdue, sans trop savoir que faire, quand cette idée de Tribute to Ella s’est imposée à moi ! Un retour aux sources avec l’interprétation de mes standards préférés …
Compliqué d’être Ella et de rester soi-même à la fois ?
Oui et non ! J’étais prête à le faire avec les acquis et l’expérience de la vie, amour, carrière etc à un âge où je peux m’exprimer beaucoup mieux que par le passé. Seulement l’idée d’ Ella, avait de quoi me mettre la pression vu qu’elle est restée la meilleure à mes yeux. J’ai essayé d’être simplement moi dans l’interprétation de cette diva, sans penser une seconde pouvoir me substituer à sa voix unique… Sinon, je crois que je ne l’aurais jamais fait !
« Impressions of Ella » a changé votre vie ?
Je pense que c’est le cas pour chaque album qui nous permet d’évoluer, de confirmer aussi le bien-fondé de notre choix pour ce métier et, dans mon cas, un rab de confiance en moi , de légitimité pour le jazz ! Plus de liberté aussi et l’entourage d’excellents musiciens (Jonathan Thomas au piano, Blake J. Meister à la basse et Diego Joaquin Ramirez à la batterie, des anciens de Juilliard !)
Votre titre préféré de cet album ?
«EmbraceableYou »! Pas prévu au départ, car il y avait déjà trop de morceaux importants… Mais à la fin de l’enregistrement, le technicien m’a dit « si tu veux, il reste un peu de temps, alors fais-toi plaisir… juste une prise… ». Alors, sans hésiter, avec mes super musiciens on s’est lancés, sans la moindre répétition, dans cet «Embraceable You », genre part de dessert ou cerise sur le gâteau, très intime, avec le meilleur des feelings… et voila ! Venez écouter ça dimanche (sourire)
Des projets en vue ?
Un 10e album que j’écris. Jazz, of course avec « que » des titres originaux. C’est l’idée ! On verra comment ça se passe… Je suis musicienne donc je sais bien que ça peut changer en cours de route ! Comme pour la cuisine, que j’adore aussi mais où je suis incapable de suivre une recette jusqu’au bout.. Grains de sel, et piments personnels, on n’est jamais sûre de rien. Créativité et feeling, surprise !
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A propos d’Ella, pour terminer cet aparté, quels essentiels de sa personnalité souhaitez-vous transmettre aux jeunes générations qui vont affronter un monde…« not that easy » ?
La ténacité, la détermination d’Ella Fitzgerald dans les années 40, 50, 60 se sont avérées remarquables de la part d’une femme, noire, qui a souffert racisme et luttes répétées, tout en extirpant de l’humain le meilleur par son chant. Une pionnière comme Miles Davis ou John Coltrane, tous des légendes du jazz qui restent à jamais une inspiration pour tous et spécialement pour moi, Américaine vivant dans un pays où la menace une nouvelle fois sévit et où les enfants d’aujourd’hui risquent d’avoir moins d’importance que leurs mères en ont acquis ! Ella a changé mon monde en donnant aux jeunes noirs, blancs, jaunes, toutes couleurs, le pouvoir d’avancer, de créer, de sauter les obstacles accumulés. Sa générosité sert toujours de modèle à une société qui s’annonce… difficile.
Propos recueillis par Marine Dusigne
La Voix de Yemi du Nigéria
C’est elle que l’on appelle, chez elle, « la fille Yoruba-Ibo » pour illustrer ses origines issues de deux tribus. Yemi Aladé , chanteuse afro-pop et actrice qui comme nombre d’artistes nigérians, a reçu à la naissance le don du chant et de la danse débutant enfants la chorale de son église avant de remporter un concours du « Peak Talent Reality Show» avec une plastique qui l’a rapidement installée à la une des magazines tremplin idéal pour ses premiers concerts à l’international qu’a bossé une énergie idéale. On l’appelle aussi «Mama Johny» depuis son contrat au sein de l’Effyzzie Music Group en 2012 et son premier single «Fimisile» dont le titre « Johnny » lancé en mars 2014, a déclenché son succès qui lui a permis de se produire aux côtés de pointures en son payés comme Dipp, Ice Prince, Eldee, MI, Sauce Kid, Shank, Sir Shina Peters,Waje,Wizkid et Yemi Sax. En 2019, elle est sur sur le single de Beyoncé « Don’t Jealous Me » et sort son quatrième album studio « Woman of Steel » auquel collaborent Angélique Kidjo, Funle Akindele et Rick Ross. Invitée du Jazz dann Port, Yemi se produira samedi à 21h sur la Gransen lors d’un concert gratuit .
Votia, Natie, Maeva, les divas péï…
En réalité, ce sont elles qui vont donner de la voix dès ce soir, au Port, pour ouvrir la voie des concerts de première qu’a programmé Nathalie Quipandédié. Natie Natiembé pour commencer, suivie peu après par Votia dans la même soirée.
La première, portoise d’adoption, qui passe du registre roots, à celui du rock ou du funk tout en restant elle même originale, créatrice, inventive et puissante, sur scène en particulier, va chanter comme elle dit « l’amour dans le vortex » et inaugurer en beauté à n’en pas douter les festivités dès 18h par un concert gratuit sur la scène du Sunset . On n’imaginait pas de meilleur starter !
La seconde, Marie-Claude Phileas, au nom de son groupe Votia avec Fabrice Lambert et leur clan, a choisi de rendre à Granmoun Lélé son papa qui adorait la ville du Port . Il fallait bien un concert gratuit là aussi pour reprendre son répertoire de maloya élargi à tous les blues de la planète qu’il a conquis. A apprécier également ce soir dès 20h45 sur la scène Sunset, rue François de Mahy? Coté féminin on aura encore demain dans la partie Off du festival le concert de Maeva Fourez, voix du jazz péï s’il en est, qui voue, comme Robin Mckelle, un culte à ses aînés américaines comme Ella, Aretha et Tina et qui se devait d’être là en si bonne compagnie pour célébrer la note bleue … A suivre
Toute la programmation du festival ici
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