Pour son nom d’artiste, elle a rajouté un « e » à Buridan, patronyme d’un philosophe du XIVe siècle prénommé Jean qui écrivait des fables philosophiques sur la nécessité de savoir prendre un chemin dans l’existence. Son histoire sur l’âne qui s’est laissé mourir faute de ne pas avoir su choisir entre un seau d’eau et d’avoine a profondément marqué Buridane. « Je me suis beaucoup retrouvée dans cette problématique de la double contrainte, alors le fait de m’appeler Buridane relève du mantra et me rappelle que je dois faire des choix. »
Comme celui d’explorer le thème de la transmission générationnelle en évoquant l’héritage trouble laissé par sa tante Colette, morte dans les années 1970. Et dont l’esprit la hante. « Même si je ne l’ai pas connue, j’ai commencé à faire des ponts entre elle et moi, d’abord parce que c’était la seule musicienne de la famille. Ensuite car la filiation avec cette religieuse qui aurait aimé une femme et qui s’est peut-être suicidée dans un accident de voiture me préoccupe. Et puisque je n’aurai pas de réponse sur elle, j’ai voulu en faire mon mythe. Avec une volonté d’exorcisme pour ne plus porter le poids de son histoire. »
Le désir de maternité et le destin des sœurs
Dans Total fiasco, la chanteuse évoque la disparition brutale de sa parente (« Oh j’ai brûlé le carrosse / Je suis morte avant la noce ») et dans Colette fantôme, son supposé amour interdit (« Deux sœurs ou bien deux âmes sœurs /quelle issue quand l’amour s’éternise ? »). D’un trait poétique, elle dialogue avec elle d’âme à âme sur Tambourine (« Dans mes insomnies, j’ai parlé comme si tu pouvais m’entendre. J’ai donné des baisers au vent pour qu’il te les rende »). Avec la chanteuse Pauline Croze, la jeune maman de 37 ans cosigne Pourquoi tu m’fais pas, un texte émouvant sur le désir de maternité qui fait écho au destin des religieuses (« T’as pas envie de m’avoir ? Tu ne me connais pas, tu peux pas savoir, tu n’en as que pour neuf mois »).
Sa voix douce, presque enfantine, rappelle Marie Cherrier, une autre songwriteuse. Ses mots, souvent posés à la forme interrogative, rendent grâce à son folk tournoyant où danse la mandoline aux côtés du trio trompette-guitare-percussion. Le chanteur-producteur Féloche, qui réalise ce disque, y insuffle respirations et bruitages à la manière de son père, feu le compositeur de musique contemporaine Hugues Le Bars. Féloche apporte aussi une dimension cinématographique.
D’ailleurs, les nouveaux clips de Buridane ont été tournés en super-huit « avec la caméra que le père de Féloche lui a offerte pour ses 12 ans. Le grain parfois flou de l’image recrée une distance, un filtre poétique qui permet le rêve, la magie ». Et qui colle bien au rythme ternaire des compositions de l’artiste, qui se dit fascinée par l’idée de métamorphose et d’élan vers le beau et la lumière. À ce titre, on la verrait bien s’illustrer dans des répertoires musicaux bossa et jazzy, dans la veine de Norah Jones. « C’est drôle, c’est justement ce que m’a suggéré Féloche en me parlant de country ! » Quoi qu’il arrive, ce sera dans un esprit solaire. Son choix est fait.
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