Triple championne de boxe, diplômée de Sciences Po Paris, écrivaine, conférencière… C’est une invitée de marque que va recevoir la médiathèque de Croix-Rouge, ce samedi 18 mai, en la personne d’Aya Cissoko. L’ancienne boxeuse viendra échanger avec le public à l’issue de la projection de « Danbé la tête haute », un film qui retrace son incroyable parcours, librement inspiré de l’autobiographie qu’elle a coécrite avec Marie Desplechin.
Né à Paris de parents arrivés du Mali, Aya Cissoko est meurtrie très jeune par le décès de son père et de sa sœur dans l’incendie criminel d’un immeuble de Ménilmontant, où vivent principalement des immigrés africains. Après ce drame, sa famille est relogée dans une cité parisienne où la violence fait partie du quotidien. L’année suivante, son frère meurt d’une méningite. La vie lui a mis de grandes claques, Aya Cissoko va les rendre sur un ring. Sa mère devient son moteur et lui transmet le « danbé », une vertu malinké que l’on peut traduire par « dignité ».
En 2006, après deux sacres en boxe française, elle devient championne du monde de boxe anglaise, malgré une fracture d’une vertèbre lors de la finale qui la condamne finalement à abandonner sa passion. Nouveau coup dur. L’athlète ne baisse pas les bras et entame sa reconversion. Elle intègre Sciences Po Paris grâce à une bourse de la Fondation Lagardère, puis écrit, avec son amie journaliste et écrivaine, Marie Desplechin, une autobiographie, baptisée « Danbé ».
Suivront un deuxième ouvrage, « N’ba », puis un troisième, « Au nom de tous les tiens », un texte fort et politique qui dénonce les inégalités sociales et la persistance du racisme en France. Avec ce troisième livre, Aya Cissoko entend s’adresser à sa fille pour évoquer les racines de sa famille, « une double lignée à l’histoire violente et douloureuse, celle de guerriers bambaras du Mali qui ont affronté la colonisation, et de Juifs ashkénazes déportés à Auschwitz. » Une histoire française et universelle.
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