Violet et Daisy, Daisy et Violet. Plus que jumelles, siamoises, reliées par le bas de leur colonne vertébrale. Les sœurs Hilton sont nées, ont vécu et sont mortes ensemble. Les voici bébés frisottés et babillards dans leur landau, petites filles en robes à volants partageant le même cheval de manège lors d’une séquence à la poésie enchanteresse, vedettes adulées à Broadway ou effeuilleuses vieillies et pathétiques quand la chance a tourné…
La nouvelle création de Valérie Lesort et Christian Hecq s’inspire du destin de ces sœurs nées en 1908 à Brighton. Abandonnées par leur mère, recueillies par une « tante » – la sage-femme qui les mit au monde – exploitant leur infirmité comme une lucrative attraction de foire, Violet et Daisy connurent le succès outre-Atlantique. Elles furent notamment conseillées par le magicien Houdini qui leur enseigna comment se « séparer mentalement ». Mais leur gloire pâlit, l’aisance financière fit place au dénuement, avant que la grippe de Hong Kong ne les emporte, ensemble une dernière fois, en 1969.
Une succession de saynètes
L’ingéniosité visuelle du duo Lesort-Hecq rend hommage à l’esprit du cirque et du cabaret, là où les artistes savent tout faire : jouer et chanter, danser, mimer, jongler… Jusqu’à ce petit chien qui ouvre le ban de la plus délicieuse et fantaisiste manière et que, hélas, on ne verra plus ensuite avant le moment des saluts. Succession de saynètes chronologiques, la pièce à la fois triste et gaie déploie des trucs à l’ancienne, baignés de lumières contrastées, de musique jazzy ou plus musclée (grâce à l’excellent claviériste Renaud Crols) et de brouillard très british – même quand Daisy et Violet auront gagné le Nouveau Monde.
Malgré la qualité des actrices, Valérie Lesort et Céline Milliat-Bauggartner toutes à leur tendresse pour les sœurs « éternellement enlacées », et de leurs collègues masculins, Christian Hecq et Yann Frisch endossant avec gourmandise mille et un rôles, le spectacle souffre de deux fragilités. Ici, un tempo languissant au fur et à mesure que l’existence des sœurs s’enlise dans l’oubli et la pauvreté. Là, un texte singulièrement dépourvu de substance et, pire, d’émotion.
Valérie Lesort, son autrice, a le mérite de ne pas moraliser. Ni sur la vie sentimentale calamiteuse de ses anti-héroïnes évoquée par un dispositif très drôle et sans vulgarité aucune, ni sur la honte et l’exclusion accompagnant leur handicap. Mais l’ellipse finit par tutoyer le vide et l’on s’étonne d’être si peu troublé par les dernières années, pourtant désolantes, de Violet et Daisy.
« Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse », affirmait Alfred de Musset. Au théâtre des Célestins, c’est tout l’inverse : l’habillage astucieux et folâtre prime sur le fond de manière trop criante.
L’Opéra Comique à Paris reprend jusqu’au 29 septembre le délicieux Domino noir d’Auber dans la mise en scène de Valérie Lesort et Christian Hecq.
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