Alors que la plupart des Langonnais étaient encore plongés dans leur sommeil, des dizaines de tracteurs ont investi la petite ville, sous-préfecture de Gironde ce lundi matin 29 janvier. Entre 200 et 300 tracteurs et engins agricoles se sont positionnés aux principales entrées de la ville dès 5 h 30. Les quatre ronds-points d’accès sont entièrement bloqués. En quelques minutes, le boulevard périphérique a été bouclé entre le rond-point de Toulenne et le rond-point de Sport 2000. Seuls les véhicules de secours peuvent entrer et sortir. Selon la préfecture, 180 engins et 460 personnes font partie du mouvement.
Du lisier et des pneus sur le parking du Leclerc de Langon
17 heures : Pneus déversés et boules de foin en feu
Jérome Jamet
Malgré les consignes du Collectif Viti 33 d’eviter les débordements, des actions plus radicales sont menées à Langon en fin d’après-midi. Au rond point de Bazas, des pneus ont été déversés sur la chaussée. Des boules de foin ont été enflammées au milieu du giratoire.
Jérôme Jamet
16 heures : Deuxième opération escargot
Après un peu moins de deux heures de pause, le cortège est reparti de Langon aux alentours de 16 heures pour une nouvelle opération escargot sur l’A62. Comme ce midi, les tracteurs devraient aller jusqu’à Podensac, avant de revenir à Langon.
14 heures : Le cortège de retour à Langon
À 14 heures, après environ deux heures d’opération escargot sur l’A62, le cortège a fait demi-tour au niveau de l’échangeur de Podensac et est de retour à Langon. La sortie et l’entrée de l’autoroute au niveau de la ville sont toutes les deux fermées.
Le péage de Langon tout juste passé, un agriculteur demande : « Vous repartez ? » Loïc et Quentin, les deux forestiers, n’hésitent pas une seconde. L’heure de la nouvelle opération escargot n’est pas donnée. « Après manger, d’ici une heure peut-être. » Les tracteurs se garent pour être prêts à partir. Normalement, les agriculteurs devraient refaire la même boucle – jusqu’à l’échangeur de Podensac – sur l’A62.
7 km/h en moyenne
Aux alentours de midi et demi, le cortège est au niveau de Pujols-sur-Ciron et roule en moyenne à 7 km/h. « On peut passer devant le radar on est tranquille », s’amuse un agriculteur. Vers midi et demi, l’opération escargot avait créé près de 10 km de bouchons entre Toulenne à Illats.
Sur les tracteurs et autres engins agricoles, banderoles et pancartes aux messages forts : « L’agriculture, ado on en rêve, adulte on en crève », « On veut des prix pas de primes », ainsi que des panneaux de villes retournés
Thierry DAVID/ « SUD OUEST »
Les tracteurs lancent une opération escargot
Thierry DAVID/ « SUD OUEST »
Après les prises de paroles des élus, les tracteurs mettent en place une opération escargot sur l’A62. L’incroyable cortège de tracteurs et d’engins agricoles rassemblés depuis ce matin s’élance sur l’A62. L’opération escargot devrait avancer jusqu’à l’échangeur de Podensac, dans le sens Toulouse-Bordeaux, et crée pour l’instant 6 kilomètres de bouchons entre Langon et Preignac.
Dans le cortège, Loïc et Quentin forestiers à Sainte-Croix-du-Mont. C’est leur première mobilisation. « On est là pour soutenir les agriculteurs, on est dans la même merde qu’eux. »
Klaxons de soutien rythment l’opération escargot. « Ça motive », dit Quentin. La difficulté majeure pour ces deux forestiers : l’augmentation de l’énergie. « On arrive à suivre car on a augmenté le prix du bois mais on ne peut pas tout répercuter sur le client. »
Prises de parole
Le Collectif viti 33 a officiellement demandé au ministre de l’agriculture Marc Fesneau de venir sur place. Un courrier lui a été transmis via la préfecture, indique Didier Cousiney, porte-parole du collectif.
« Ma première mission est d’écouter et remonter ce que j’entends », a de son côté indiqué le sous-préfet de Langon, Vincent Ferrier, lors d’une prise de parole.
Thierry David/ « Sud Ouest »
10 heures : Rencontre avec les élus
À 10 heures, des prises de paroles sont prévues au rond-point du péage autoroutier. Une estrade et une sono ont été installées sur une remorque. Plusieurs maires et parlementaires sont attendus. Le sous-préfet de Langon Vincent Ferrier également. Une opération escargot sera ensuite menée sur l’autoroute A62 entre les échangeurs de Langon et Podensac.
À quelques minutes des prises de parole, le rond-point de la route de Bazas se vide petit à petit. La plupart des agriculteurs prennent la direction du rond-point du péage autoroutier où élus et agriculteurs doivent se rencontrer à 10 heures. Si certains y vont en tracteur, la majorité des engins reste sur place. Tout le monde se déplace à pied.
Des vaches sur le rond-point
De la musique jazzy a été installée sur le rond-point de la route de Bazas. Dans cette bonne ambiance, un enclos a été mis en place en deux trois mouvements. À l’intérieur, deux vaches âgées de 22 mois de race bazadaise sont en train de brouter la pelouse du rond-point. « Elles sont bien là », sourit l’éleveuse d’Aubiac, Sophie Redureau. « On a voulu représenter les éleveurs du Bazadais. »
Une quarantaine d’agriculteurs, viticulteurs, éleveurs sont présents. Pour certains, il s’agit de leur première mobilisation. C’est le cas de Christophe Reboul, viticulteur à Saint-Martial : « Il y a un ras-le-bol. Je ne suis pas pessimiste mais ça fait peur. »
Comme d’autres agriculteurs mobilisés, il espère que les élus vont se déplacer « jusqu’ici ». « Faire le tour des ronds-points » dit une autre manifestante. En effet, élus et sous-préfet sont attendus à 10 heures au rond-point du péage de Langon pour rentrer des agriculteurs. En attendant, la viande pour ce midi est déjà en train d’être découpée.
Thierry DAVID/ « Sud Ouest »
Un agent immobilier de Langon vient d’apporter des « victuailles » : un sachet de chocolatines et pains aux raisins. « C’était important de leur montrer mon soutien », dit ce fils d’agriculteur.
Une trentaine d’engins route de Bazas
Sur le rond-point de la route de Bazas, une trentaine d’engins agricoles sont mobilisés depuis 5 heures du matin. Cinq véhicules sont positionnés en décalé à l’entrée du rond-point en arrivant du centre de Langon. Même dispositif en arrivant de Bazas. Mais les voies ne sont pas totalement bloquées. Quelques voitures, dont un véhicule de secours ont pu passer avant 8 heures. « On tient à garder un accès libre pour les ambulances », rappelle un viticulteur.
Jérôme Jamet
« On sera encore là cette nuit »
Les braseros ont été allumés un peu partout. Banderoles, mannequins pendus, panneaux d’entrée de ville retournés sont accrochés à l’avant des tracteurs. Les remorques et les tombereaux sont remplis de pieds de vigne, de fumier ou de vieux pneus.
Thierry DAVID/ « Sud Ouest »
« On est parti pour rester », annonce Didier Cousiney, le porte-parole du Collectif viti 33 à l’origine de cette mobilisation. Il demande la venue du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau sur place. « On sera encore là cette nuit. Demain, on bloque l’autoroute A 62 », prévient le maire du Pian-sur-Garonne et viticulteur à la retraite.
Si la ville de Langon avait jusqu’à présent été épargnée par la colère paysanne, la voici désormais devenue l’épicentre en Gironde. La manifestation a été lancée il y a une semaine par les viticulteurs. Ici, c’est la crise de surproduction et des prix historiquement bas du tonneau de bordeaux qui étranglent les producteurs. À cela, s’ajoute, comme dans toutes les filières agricoles, la hausse des coûts de production, le ras-le-bol des normes, l’interdiction de matières actives des produits phytosanitaire, etc.
Arrachage
Comme un symbole, une pelle pour arracher la vigne a été positionnée devant le péage de l’A 62. Alors que le collectif demande depuis près de deux ans un plan massif d’arrachage dans le Bordelais à hauteur de 30 000 hectares. Mais seuls 8 000 hectares seront financés à 6 000 euros l’hectare contre les 10 000 euros demandés. Ce plan financé par le CIVB et par l’Europe dans le cadre d’un arrachage sanitaire a déçu.
« Ceux qui ont signé pour arrachage sanitaire n’auront plus le droit de cultiver leurs terres pendant vingt ans. Ils devront entretenir la prairie, sans même avoir le droit de faire paître des bêtes. Qui voudra acheter des terres dont on ne peut rien faire ? On nous parle d’indépendance alimentaire et on gèle les terres ! C’est de la foutaise », témoigne un vigneron de l’Entre-deux-Mers positionné au rond-point de Toulenne.
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